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Critique de livre : “Générations Mario : C’est l’histoire d’un plombier”

Critique de livre : “Générations Mario : C’est l’histoire d’un plombier”

Génération Mario : C’est l’histoire d’un plombier…

Genre : Livre
Auteur(s) : Alexis BROSS, Loup LASSINAT-FOUBERT
Éditeur : Third Editions
Langue : Français
Sortie France : 20/09/2018
Prix : 24€99 ici

Caractéristiques

Pages : 192
Format : 160 mm × 240 mm
Couverture : cartonnée

 

Site Web Officiel

 

« Générations Mario : C’est l’histoire d’un plombier… », orné de sa couverture rigide rouge, comme pour rappeler la tenue de la mascotte de Nintendo, est un beau livre. Le papier utilisé est de bonne qualité, agréable au toucher, et le texte y est bien encré, sans bavure ou zone effacée. Le résumé de la quatrième de couverture, directement tiré de l’ouvrage, donne envie aux lecteurs de se plonger dedans afin d’en apprendre plus sur celui qui a changé la sphère vidéoludique depuis sa création en 1981.

Si un marque-page est intégré afin de permettre d’interrompre sa lecture et de la reprendre sans se perdre, le tout manque cruellement d’illustrations pour enchanter les lecteurs, car c’est dans pas moins de 192 pages de texte qu’Alexis BROSS et Loup LASSINAT-FOUBERT nous embarquent. Ce choix, commun chez Third Editions, pourrait en rebuter plus d’un, et à juste titre, puisque retracer l’histoire et l’évolution de Mario sans l’accompagner d’images est un parti-pris risqué. Se posent alors les deux questions suivantes : comment les auteurs compensent-ils cette décision ? Le livre mérite-t-il vraiment que l’on se le procure ?

 

L’ouvrage se veut fidèle à l’univers de Mario et il y parvient à l’aide d’une structure simple et bien pensée. En effet, les quatre grandes parties deviennent des mondes tandis que les (sous-)chapitres se transforment en niveaux. Néanmoins, on peut regretter que cette dernière logique ne soit appliquée qu’au premier monde alors qu’elle aurait pu l’être dans sa totalité. Quoi qu’il en soit, on (re)découvre ainsi l’histoire de Mario (76 pages) d’opus en opus, et ce, de manière chronologique, depuis la création de Donkey Kong sur bornes d’arcade en passant par Yoshi’s Island, jusqu’à l’apogée de Super Mario Odysée sur Nintendo Switch. Vient après un précis sur le jeu de plateforme (23 pages) qui détaille les divers mécanismes des multiples épisodes de la saga. Ensuite, nous explorons le Royaume Champignon (32 pages) en nous focalisant sur les lieux, les power-ups et les personnages emblématiques, dont ceux qui ont su tirer leur épingle du jeu tels que Wario ou Harmonie. Nous terminons enfin sur un décryptage (12 pages) qui sert de synthèse à ce travail d’orfèvre. Vous l’aurez compris, la structure du livre a été calculée en suivant une logique implacable : comprendre en premier lieu les spécificités de chaque jeu pour voir l’évolution du célèbre plombier à travers les révolutions que créateurs et développeurs ont implémentés au fil des titres, puis dans un second temps, décortiquer l’univers de celui qui aurait dû être nommé « Jumpman » ou « M. Vidéo » dans le but de mieux cerner les contrées qu’il explore, le rôle de la Nature, voire sa mythologie ainsi que le rôle du joueur via une analyse méta des jeux, notamment dans Super Mario Bros. 2 et Super Mario Bros. 3.

 

 

Le niveau rédactionnel de « Générations Mario : C’est l’histoire d’un plombier… » est excellent et il est difficile de poser le livre tant il est bien rédigé, fluide, avec un registre soutenu et un vocabulaire précis qui implique cependant d’en connaître les codes. Pour les plus novices ou les plus jeunes, cela pourrait être problématique, même si les auteurs fournissent des explications pour les termes les plus techniques. En revanche, peut-être cela est-ce dû au fait que l’ouvrage a été rédigé par deux auteurs, il y a quelques redites, notamment dans la partie « Décryptage ». En effet, celle-ci n’est au final qu’un condensé — extrêmement bien réalisé, certes — des analyses proposées dans les trois premières, et cela malgré la présence d’une conclusion juste après. Pour ceux qui auront dévoré le livre, comme moi, cela peut alourdir la lecture, d’autant qu’on préférerait que ces lignes soient dédiées à autre chose. Néanmoins, pour ceux qui prendront leur temps, ces petites piqûres de rappel seront les bienvenues. Cela étant dit, les redites concernent également certains opus, principalement Super Mario 64, qui est surexploité dans le livre compte tenu de son statut spécial : c’est tout de même lui qui a permis à la franchise de passer de la 2D à la 3D.

 

Alexis BROSS et Loup LASSINAT-FOUBERT ont eu l’intelligence d’agrémenter leurs analyses par des citations, des interviews et des anecdotes livrées par ceux ayant imaginé Mario et contribué à son succès. Ces discours rapportés permettent une meilleure immersion dans l’univers de la mascotte de Nintendo et permettent aux lecteurs une approche plus directe sur la création de cette saga révolutionnaire, allant des erreurs ayant viré au génie jusqu’aux idées avortées qui aurait pu densifier davantage le monde de Mario. Les auteurs expliquent également le succès du moustachu à la casquette rouge en faisant référence aux modèles qui ont inspiré sa galaxie, que ce soit King Kong, les contes de fées ou des histoires du folklore japonais.

Le travail de recherche se ressent principalement sur les opus rétro jusqu’à Super Mario 64, car les analyses des auteurs y sont extensives, à l’exception peut-être de Super Mario Bros. 2 qui aurait, compte tenu son statut de jeu presque renié (il est nommé Super Mario USA au Japon), mérité qu’on mette plus de lumière sur lui. En effet, nous n’avons finalement que peu d’informations sur son monde ou ses ennemis. Cela est regrettable, car on y découvre pourtant Birdo, créature qui accompagne entre autre Yoshi dans Mario Kart : Double Dash, ainsi qu’un vilain inédit : Wart. D’ailleurs, malgré un passage dédié, l’étude de Waluigi aurait nécessité un peu plus de développement. Après tout, il est devenu si populaire auprès des fans que celui-ci ne cesse d’être réclamé afin d’intégrer le casting de Super Smash Bros. Le travail de recherche se ressent également dans la mise en contexte de chaque titre, ce qui est primordial pour expliquer chacune des révolutions qu’elles apportent à la saga — sidescrolling ; coopération ; collection ; achievements ; transformations modifiant le gameplay qui jongle entre la terre, la mer, et l’air ; gestion des parallaxes pour contourner les limitations des consoles rétro ; modélisation et gestion de la caméra ; intégration de la vue en 3D qu’offrait la Nintendo 3DS — : tout est passé au crible par les auteurs, ce qui permet de mieux comprendre l’impact de la saga dans l’univers vidéoludique et de comprendre comment chaque opus pousse sa console à son maximum.

Cela étant dit, on peut émettre quelques regrets supplémentaires. Tout d’abord, certains épisodes, même s’ils sont mentionnés, manquent d’analyses. C’est le cas des opus New Super Mario Bros. ou des dérivés RPG, qui passent limite à la trappe. On aurait également aimé en apprendre davantage sur les quelques ratés de la franchise, car Nintendo sait aussi apprendre de ses erreurs. Ensuite, il y a des inégalités sur l’étude de la géographie et des cartes du monde. Là où on obtient de nombreux détails pour Super Mario Land 2, on en a finalement peu pour Super Mario Odysée qui, pourtant, se démarque particulièrement de ses prédécesseurs sur ce point-là tant la thématique du voyage y est présente, allant jusqu’à s’immiscer dans le titre du jeu faisant référence à l’œuvre d’Homère. Cela est d’autant plus dommage que les origines de Mario sont pourtant retracées, mettant ainsi l’accent sur son caractère cosmopolite incarné par sa ville d’origine : New Donk City (New York City).

Face à l’ouvrage dédié à son rival qui compte environ 300 pages, ces quelques manquements font que « Générations Mario : C’est l’histoire d’un plombier… » semble « maigre », si l’on peut dire cela ainsi, d’autant que « Générations Sonic : L’élégance d’un hérisson » est l’œuvre d’une seule personne qui a d’ailleurs eu l’ingéniosité d’inclure de nombreuses notes de bas de page permettant aux lecteurs de savoir avec précision d’où proviennent les informations citées. La bibliographie que proposent Alexis BROSS et Loup LASSINAT-FOUBERT ne permet malheureusement pas à ceux qui souhaiteraient approfondir leur lecture de se glisser dans les tuyaux verts nous menant aux sources tant convoitées.

« Générations Mario : C’est l’histoire d’un plombier… » est un ouvrage de référence proposant aux lecteurs de retracer l’histoire du célèbre plombier jusqu’à ses origines à travers une structure logique et bien pensée. Les analyses des deux auteurs sont de qualité tout comme la rédaction et la réalisation du livre en lui-même, malgré l’absence regrettée d’illustrations. Le travail de recherche est conséquent, c’est pourquoi il aurait mérité un meilleur référencement de ses sources, notamment en incluant plus de notes de bas de pages. Néanmoins, l’œuvre d’Alexis BROSS et Loup LASSINAT-FOUBERT constitue un bel hommage à l’homme à tout faire créé par Shigeru Miyamoto. Le rapport qualité-prix est au rendez-vous, car les 24€99 se justifient parfaitement face à la belle couverture rigide, à la qualité du papier, et aux multiples études détaillées proposées par les auteurs. N’hésitez pas : courez sautez vous le procurer !

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