Mémoire trouble

Pas loin d’avoir 14 ans, Ashley Mizuki Robins n’en demeure pas moins l’héroïne d’Another Code: Recollection sur Nintendo Switch. Cette ado sensible peine à se souvenir de ce qu’elle a vécu quand elle avait 3 ans. Et pour cause: elle a assisté au meurtre de sa mère. Malgré ce trauma, elle a grandi tant bien que mal au côté de sa tante Jessica. Car un malheur n’arrivant jamais seul, son père a mystérieusement disparu à la suite de ce drame. Mais celui-ci semble refaire surface en lui envoyant un paquet contenant une Nintendo Switch 2 un DAS ainsi qu’une invitation à le rejoindre sur l’île de Blood Edward.

Ni une ni deux, la voilà embarquée sur un bateau en compagnie de Jessica afin de percer ce mystère. Et une fois sur place, tout ne va pas se passer comme prévu. En effet, Jessica va disparaître et Ashley va faire une rencontre surnaturelle prénommée D. Et cet improbable duo risque bien d’aller de surprise en surprise.

Cette première aventure (parue sur Nintendo DS en 2005) servira de mise en bouche puisque l’on enchaîne directement sur sa suite directe (sortie sur Wii en 2009). Chaque chose en son temps, la mémoire ne se retrouve pas si facilement.

Énigmes et discussions

En tant que protagoniste principale d’Another Code Recollection sur Nintendo Switch, vous dirigez Ashley dans un environnement 3D à la recherche du moindre indice. Le DAS vous épaulera car il permet de prendre des photos ainsi que de les superposer si besoin, tout comme les objets. Ensuite ce sera à vous d’interagir avec le décors afin de résoudre les énigmes.

Enfin, comme une bonne enquêtrice, Ashley devra discuter avec un peu tout le monde au fil des aventures. À ce titre, l’historique des conversations sera accessible quasiment tout le temps. En terme d’évolution de gameplay, la venue du bracelet RAS agrémentera un peu celui-ci. Mais rien de bien révolutionnaire et n’apportant pas forcément un second souffle. N’espérez pas profiter du côté tactile de la Nintendo Switch et seule une poignée d’énigmes utilisera le motion gaming. Tout se fera donc aux boutons avec une très bonne réactivité.

Faire du vieux neuf avec du vieux

La refonte des matériaux d’origine est bienvenue, surtout en ce qui concerne l’opus DS et sa vue de dessus. Si Another Code: Recollection offre de jolis personnages en cel-shading à la Nintendo Switch, on ne peut pas en dire autant des décors. Ils souffrent d’un manque flagrant de détails en plus d’être génériques. Mais l’ambiance générale très ensoleillé du titre reste plaisante, offrant même de trop rares moments de plénitude.

Bien que datées, les animations assurent le minimum d’immersion. Les doublages anglais (ou japonais) relèvent le niveau puisqu’ils sont dans l’ensemble raccord avec la vie des uns et des autres. Côté musique, on oscille entre rendu de musique chill (1ère aventure) et tentative de se renouveler (2ème aventure) sans pour autant y parvenir. L’ensemble est agréable mais manque d’audace. On ne peut s’empêcher de penser que l’artwork utilisé pour la vignette/boîte de jeu est bien plus émouvant que le rendu du jeu. Arc System Works peut faire largement mieux, encore faut-il leur en donner les moyens.

Refonte bienvenue

Another Code: Recollection porte bien son nom puisqu’il offre une relecture à la Nintendo Switch. En ce qui concerne l’opus DS, les développeurs ne se sont pas privés de revoir le déroulement de l’aventure tout en conservant le fil rouge. D’une part certaines énigmes ont bien changé du fait qu’à l’époque elles étaient étroitement liées aux spécificités de la Nintendo DS (2 écrans, le tactile et le micro). Comme la Switch n’a que le tactile qui n’est absolument pas utilisé, les énigmes ont perdu de leur intérêt. Mais ça c’est uniquement si vous avez fait l’original. En ce qui concerne l’opus Wii (jamais sorti aux USA), impossible de voir les différences. Pour la simple et bonne raison qu’il est toujours sous blister. Et il est très compliqué de se créer des souvenirs sans ouvrir les objets. Tout l’inverse d’Ashley qui va devoir percer le secret de ses nombreux flashbacks.

Souvenirs, souvenirs

Another Code: Recollection sur Nintendo Switch propose un système d’aide pour les énigmes (touche -) et de navigation (L3). Libre à vous de les utiliser à la volée durant la douzaine d’heures séparée en 2 histoires distinctes. Et elles sont à faire dans l’ordre.

1. Mémoires doubles: Percez les secrets du manoir de la famille Edward en compagnie de D. Les énigmes sont sympathiques à défaut d’être difficiles. Le DAS est mis à contribution afin de les résoudre. Vous ne sursauterez pas car nous sommes devant un Resident Chill ! Trouvez des clefs afin d’ouvrir les nombreuses portes sera un jeu d’enfant. L’histoire est agréable assurant une bonne introduction pour la suite.
2. Les portes de la mémoire: direction Lake Juliet en période estivale. Ashley est devenue une vraie ado: elle râle ! Les rencontres sont nombreuses alors que les énigmes se font plus discrètes. Ce qui est par moment une série pour ado (amitiés, séparation des parents, etc…) se transforme en soap opera à la fin. Le peu d’action proposé sera gâché par cette animation datée, rendant risible une situation dramatique. Dommage.

Au final les 2 histoires ne se valent pas. Une fois terminé, le jeu ne propose toujours pas la sélection des chapitres. Vous n’aurez qu’une tenue supplémentaire (uniquement pour Mémoires doubles) afin de retourner chercher le peu de collectables manqués. Mais pourquoi donc avoir ressorti cette licence sans lui offrir un meilleur résultat ? Mystère…

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Test : Another Code: Recollection sur Nintendo Switch réalisé par Pascal84 sur une version offerte par l’éditeur
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