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Test : Deponia sur Nintendo Switch

Test : Deponia sur Nintendo Switch

DEPONIA

 

Genre : Aventure
Langues : Anglais Sous-titres : Anglais, Allemand, Français, Espagnol, Italien, Portugais, Russe
Développé par Daedalic
Édité par Just For Games
Sortie France : 24/04/2019
Prix : 39,99€ sur l’eShop, 39,99€ version boîte
Taille : 1072,69 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 12

Site Web Officiel

Un temps tombé en désuétude, le point’n click connaît un regain de popularité ; particulièrement sur la console hybride de Nintendo.

Surfant sur la vague, le studio Daedelic nous propose aujourd’hui un portage du premier opus de sa série à succès, initialement sortie sur PC en 2012 : Deponia. À noter que la saga est composée de quatre volets, mais seul le premier est aujourd’hui proposé sur la Nintendo Switch.

Jeu à l’ambiance fortement teintée d’une acerbe critique de nos Sociétés contemporaines, Deponia vous propose d’incarner Rufus, jeune homme aussi cynique que désenchanté. Ce brave homme ne rêve que d’une chose : s’élever dans l’échelle sociale et quitter la cité-déchetterie de Deponia pour rejoindre l’Elysium, sorte de paradis artificiel réservé aux hautes castes de la population. Mais entre le rêve et la réalité, le fossé est parfois grand …

Malheureusement pour notre héros, rien ne se passe comme prévu et son plan pour s’enfuir de Deponia va vite prendre des airs de retour à la case départ. C’est d’ailleurs au fil de ses péripéties qu’il rencontrera une charmante Elyséenne du nom de Goal et prendra conscience de ce qui se trame en vérité.

 

Le portage d’un point’n click sur console est souvent délicat dans la mesure où le gameplay est initialement pensé pour une combinaison clavier/souris. Or, il faut reconnaître que le studio Daedelic s’en tire ici avec les honneurs en proposant une prise en main, sinon intuitive, à tout le moins suffisamment bien pensée pour être vite assimilée.

Les boutons de façade pour saisir des objets / parler aux PNJ / inspecter; les boutons de tranche pour sélectionner les centres d’intérêt proches ; la croix pour l’inventaire / les items et le stick gauche pour diriger Rufus dans ses pérégrinations. Simple et efficace, d’autant qu’un bref tutoriel vous est proposé pour présenter les principales fonctions.

Mais ce qui fait le sel d’un point’n click ce sont bien évidemment les énigmes à résoudre. Et, sur ce point, force est de constater que Deponia s’en sort très bien ; parfois même presque trop bien. En effet, univers déjanté oblige, certaines associations d’objets se monteront particulièrement retords et il vous faudra assimiler la logique quelque peu loufoque du jeu pour comprendre vers quoi on veut vous amener.

De même, les dialogues (audio en anglais exclusivement, sous-titres en français disponibles pour les non anglophones) seront souvent d’une aide précieuse pour démêler les situations improbables dans lesquelles notre ami Rufus semble avoir le chic pour se fourrer.

Ces mêmes dialogues ont fait l’objet d’un soin tout particulier et chaque échange entre Rufus et ses interlocuteurs sera l’occasion de ressentir l’humour corrosif du titre ; par exemple les conversations entre le héros et sa future ex-compagne sont de grands moments de vie conjugale agitée. A noter que le test a été réalisé essentiellement en anglais (audio + sous-titres) et très peu avec les sous-titres français, néanmoins la localisation semble tout à fait retranscrire l’ambiance des dialogues originaux.

À noter au rang des petits bémols que la sélection d’un point à inspecter peut parfois être un peu confuse si plusieurs éléments sont très proches les uns des autres. Rien de dramatique cependant.

Le principal reproche qui peut être ici formulé à l’égard du gameplay de Deponia vient du nombre d’allers-retours que vous devrez réaliser pour, bien souvent, n’avancer que très légèrement dans la résolution d’une énigme. Or, Rufus se déplace lentement, très lentement … ce qui rend certaines phases de jeu un brin mollassonnes. Rien de rédhibitoire, mais un peu de dynamisme aurait été le bienvenu.

 

Très orienté cartoon, le style graphique de Deponia est une franche réussite. Les couleurs sont belles, les contours propres, les détails du décor s’imbriquent tous parfaitement et donne au titre une vraie cohérence. C’est beau, voire même très beau sur certains tableaux.

Point fondamental à souligner pour un point’n click : quand bien même les graphismes sont riches, ceux-ci restent parfaitement lisibles et l’on aura jamais l’impression de rater un élément à inspecter / saisir – même en mode nomade.

On aurait cependant aimé plus d’interactions avec l’environnement tant celles-ci sont drôles et bien amenées (cf. dans la maison de Wenzel par exemple). Cela aurait également permis de rendre les multiples allers-retours moins monotones en retenant l’attention du joueur.

J’ai relevé quelques bugs graphiques dans les phases de déplacement de Rufus. Il arrivera en effet fréquemment que celui-ci se mette à scintiller. Non pas que cela soit particulièrement pénalisant, mais c’est d’autant plus regrettable que ce phénomène est connu depuis la release sur PC il y a … 7 ans !

Quant à la bande-son, elle ne présente rien de particulier et sait se faire discrète tout en participant à l’ambiance générale du titre. Les bruitages sont également convaincants à défaut de marquer les esprits. Bref, vos oreilles ne seront ni particulièrement à la fête, ni agressées.

 

En terme de contenu, Deponia offre bon nombre de mécaniques et énigmes suffisamment “tordues” pour vous remuer les méninges longuement avant de trouver la solution. En cela le studio Daedalic a relevé le défi.

Toutefois il est à noter qu’un bug subsiste. Bug qui pourra vous bloquer totalement dans votre progression, ne laissant à priori pas d’autre choix que recommencer une partie de zéro si vous n’avez pas précédemment réalisé des actions dans un ordre bien précis (au moment d’administrer l’expresso à Goal). Les développeurs sont au courant du problème et ont d’ailleurs proposé une solution sur Twitter en attendant un correctif (cf. 29 avril 2019 pour celles et ceux qui y seraient confrontés).

Si l’on passe outre ce souci, comptez entre 13 et 18 heures pour venir à bout de Deponia. Une durée tout à fait honorable et qui pourra fortement varier selon votre capacité à assimiler la logique déjantée du titre.

 

Si intrinsèquement Deponia est un bon point’n click, il est dommage de ne pas avoir poussé la logique jusqu’au bout en proposant une compilation des quatre opus de la série – comme sur les autres supports – plutôt que simplement le premier. Au final on en vient à regretter de ne pas profiter de la totalité des aventures de Rufus, laissant un petit goût d’inachevé.

Belle réussite sur la plupart des points, Deponia trébuche sur l’aspect technique. Reste à espérer qu’un correctif intervienne rapidement pour régler les quelques problèmes qui subsistent.

Dans l’absolu, sans révolutionner le genre, le titre reste un bon ajout à une ludothèque Switch en offrant un challenge suffisamment relevé pour passer de bons moments tout en se creusant les méninges.

 

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Test réalisé par Nanette sur une version offerte par l’éditeur
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