Test : Tropico 6 sur Nintendo Switch
Genre : Stratégie, Simulation
Langues : Multilingue
Développé par Limbic Entertainment
Édité par KalypsoMediaGroup
Sortie France : 06/11/2020
Prix : 49,99€ sur l’eShop, 49,99€ version boîte
Taille : 4618 MB
Joueurs : 1
Age minimum : 16+
Tropico est une franchise née en 2001 qui se base sur la gestion en temps réel d’une république bananière. A l’instar de SimCity, il est question de construction, d’évolution et de pouvoir. L’aspect politique est en effet représenté par El Presidente, le personnage que nous incarnons.
Nous avons le choix d’en faire un bon président ou un dictateur, et ce en fonction de nos décisions. Libre à nous de soumettre la population en esclavage, de favoriser l’armée et de nous mettre à dos le monde entier. Ceci dit, il faut assurer côtés économie, loisirs et logements pour s’assurer la sympathie de ses concitoyens.
Le sixième opus, sobrement nommé Tropico 6, est sorti en 2019 sur PC, Playstation 4 et Xbox One. Contre toute attente, le soft débarque à son tour sur Nintendo Switch en cette fin d’année 2020.
Les gros jeux de gestion ne font pas toujours bon ménage avec la petite console hybride, la faute à un manque de puissance ou d’ergonomie. Tentons donc notre chance avec cette version Switch !
Les amateurs de la licence seront en terrain connu. En effet, cette sixième mouture n’apporte que peu de nouveautés et il est normal d’avoir une impression de déjà-vu. Mais par respect pour les néophytes, nous allons parler un peu du gameplay avant de nous aventurer du côté des graphismes et de la technique.
Après avoir customisé notre Presidente, de son sexe jusqu’à ses vêtements, nous voilà en charge de Tropico, notre petite colonie. A travers différentes ères (ère coloniale, guerres mondiales, guerre froide et ère moderne), nous devons faire prospérer notre archipel et prouver au monde que nous sommes une grande puissance à aimer ou à craindre.
La première étape d’une partie consiste en la réalisation de missions données par l’Angleterre. Il faut effectivement prouver son allégeance à la couronne et ne pas trop faire de vague afin de se développer sans encombre. Les différentes factions sur place (militaires, religieuses…) demandent aussi de l’aide et il faut faire attention à ne pas privilégier un clan plutôt qu’un autre au risque de se retrouver mêler à des conflits qui peuvent perturber notre équilibre social et économique.
Dans un premier temps, les colons ne doivent pas être maltraités. Il faut leur apporter confort, travail, logements et loisirs pour qu’ils se sentent heureux. Cela permet aussi d’accroitre notre attractivité. Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons serrer la vis et décider de quel sort leur réserver, les possibilités étant diverses et variées.
Côté économie, la gestion peut paraître assez lambda. On construit des usines, des ranchs, des tanneries et autres entrepôts. Cela permet à nos citoyens de travailler. De plus, nous pouvons exporter des marchandises à l’étranger et développer nos routes commerciales en détails. Avoir un petit pécule est primordial pour progresser dans le jeu, d’autant plus qu’avec le temps, les pots de vin et autres tentatives de corruption sont monnaie courante.
La deuxième partie du jeu nous oriente vers la révolution. Notre archipel doit devenir indépendante si elle veut prospérer sans conditions. Il faut donc renforcer les mouvements séparatistes grâce à la propagande, développer un maximum son armée pour faire face aux forces anglaises désireuses de nous trainer hors du palais et gagner la confiance de nos citoyens.
Une fois Tropico déclaré pays à part entière, nous développons une constitution et en définissons les traits. République ou dictature ? Elections libres ou truquées? Liberté ou contrôle total? Education ou travail ? A nous de décider.
Qui dit gestion dit richesse. Tropico ne déroge pas à la règle. Les possibilités sont effectivement assez vastes. L’aspect politique est travaillé et nous permet de développer nos îles comme bon nous semble. Pas besoin d’être le dirigeant idéal pour gagner une partie. Petite particularité de cet épisode 6 : cet ensemble d’îles, à relier par des ponts ou des tunnels.
Porter une version PC sur Nintendo Switch n’est pas de tout repos, la console hybride ayant des capacités limitées. Elle nous a autant surpris (le portage de The Witcher 3) que déçus (celui de The Outer Worlds). Avec Tropico 6, on est malheureusement du côté de la déception.
Peu importe que l’on soit en mode docké ou nomade, les graphismes ne tiennent vraiment pas la route. Il faut le dire, ce n’est pas très beau. Notre république bananière fait pâle figure sur nos écrans. Manque de détails et de textures, flous, aliasing, disparition soudaine d’éléments…notre rétine n’est pas émerveillée par le soleil, les plages et les cocotiers.
La prise en main n’est pas toujours très intuitive car il y a beaucoup de menus, ce qui implique d’utiliser de nombreux boutons. Les zooms et les rotations ne sont pas très précis, les sticks semblant ici trop rigides par rapport à une souris. En mode nomade, l’écran est tactile et on peut, à défaut, utiliser nos doigts. Mais là encore, ce n’est pas toujours très optimisé. Enfin, l’ensemble souffre de ralentissements et de chargements bien trop longs.
Côté bande-son, c’est plutôt plaisant. On retrouve des musiques aux consonances hispaniques, avec des rythmes rappelant la salsa. Notre Presidente a d’ailleurs un fort accent espagnol, de quoi le faire passer pour un dictateur d’Amérique latine.
Tropico 6 propose 3 modes de jeu différents.
Le Didacticiel nous apprend toutes les ficelles du jeu. Les Missions nous propose 15 scénarios à débloquer pour, non seulement, en savoir plus sur l’univers du jeu, mais aussi développer nos compétences. Enfin le Bac à sable nous permet de customiser une partie, de la taille de l’archipel jusqu’à la difficulté, en passant par l’apparition des catastrophes, de la population de départ, etc.
Quand on parle de jeu de gestion, on évoque rarement la durée de vie. Le temps passé dépend de l’implication du joueur et de sa capacité à développer un monde à son image. Pour cette version Switch, l’avantage réside dans son mode nomade, permettant de jouer n’importe où, sans contraintes.
La franchise Tropico a un certain succès. L’humour, la politique et les possibilités variées font en effet partie des points forts. C’est toujours un plaisir de diriger une colonie à notre manière, que l’on soit bon ou mauvais. En revanche, ce portage sur Nintendo Switch ne lui fait pas vraiment honneur. Il s’agit d’une version brute, graphiquement pauvre, qui ne s’adapte pas aux capacités de la console hybride. Jouer à la manette n’est pas de tout repos, naviguer sur écran tactile n’est pas très précis, et faire fi des lags et autres problèmes d’image n’est pas évident. Tropico 6 sur Nintendo Switch est donc une déception et on lui préférera sa version PC, sauf si un patch est prévu pour corriger tous ses défauts à l’avenir.
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