Test : Valfaris sur Nintendo Switch
Genre : Run ‘n Gun, Plateformes
Langues et Sous-titres : Anglais, Français, Espagnol, Russe, Japonais, Italien…
Développé par Steel Mantis
Édité par Big Sugar
Sortie France : 10/10/2019
Prix : 22,49€ sur l’eShop, 34,99€ en version boite
Taille : 852, 49 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 18+
La mode du néo-rétro ne semble pas vouloir tarir, et les développeurs indépendants profitent de cette tendance pour offrir des jeux atypiques. Mélangeant le charme de l’ancien à la technologie moderne, ils nous transportent entre deux époques. Le metroidvania Blasphemous et le Contra-like BlazingChrome ont par exemple récemment attiré l’attention. Mais imaginez donc un soft mélangeant les caractéristiques de ces deux titres.
Valfaris est le nom d’une citadelle grandiose qui fut, pendant un temps, l’équivalent d’un paradis. Elle disparut mystérieusement des cartes galactiques, jusqu’à son retour soudain près d’une étoile morte. Pour comprendre son étrange destin, Therion, un fier descendant des habitants de la cité, va mener son enquête. Sur place, il découvre un monde corrompu et maudit, dominé par une nature biomécanique hostile.
Développé par Steel Mantis (Slain : Back from Hell), Valfaris se présente comme un jeu 2D mélangeant plateformer, run ‘n gun et énigmes. Therion doit en effet parcourir de longs niveaux qui se découvrent à la fois en scrolling horizontal et vertical. Des créatures répugnantes se mettent en travers de son chemin. La meilleure solution est d’avancer sans se retourner tout en exterminant la menace !
Notre protagoniste a un arsenal bien complet. Les armes de corps à corps (épée, bâton, mandibule d’araignée…), de poing (pistolet, laser…) ou de destruction massive (lance-flamme, missiles…) se débloquent au fur et à mesure de notre aventure mais se complètent très bien. Elles s’adaptent en fonction des situations.
Gore à souhait
Toutes ont l’avantage de réduire en charpie nos opposants. Et cela est tout simplement jouissif. Bouillie sanglante, corps démembrés, chaque coup porté est l’occasion de mettre un terme à l’invasion maudite de Valfaris. Le gore est donc au rendez-vous, à la manière d’un Blasphemous. Âmes sensibles, s’abstenir.
Tuer toute forme de vie n’est pas suffisant. Il faut aussi sauter de plateforme en plateforme, s’agripper à des créatures volantes, monter à des échelles et emprunter des ascenseurs. Les mécanismes s’actionnent et des artefacts rares sont à trouver. Car oui, certaines portes seront bloquées et nécessiteront de posséder l’item requis. Les phases de recherche ne sont pas intempestives. Au contraire, elles sont même un prétexte pour vaincre des mini-boss.
Mourir et recommencer
La difficulté est bien présente. Si les ennemis se détruisent relativement vite, certains gardiens de zone sont particulièrement hardcore. Il faudra mourir de nombreuses fois pour mémoriser les patterns et utiliser la bonne stratégie. Certains boss nécessitent même d’utiliser un type d’arme en particulier, ce qui ne rend pas la tâche facile.
Heureusement, il n’est pas question de recommencer le niveau (voire le jeu!) depuis le début lorsque nous nous faisons tuer. Il n’y a pas de vie, mais des points de passage qui se présentent comme des autels. Pour les utiliser, il faut posséder des idoles. Ces dernières sont disséminés un peu partout dans les stages. Elles sont nécessaires pour sauvegarder notre partie mais aussi améliorer notre armement. L’autel est donc un lieu important à ne pas rater.
À votre santé
Notre santé ne bénéficie pas d’extension, mais elle est compensée par une jauge d’énergie permettant de manier un bouclier. Les armes de destruction massive tirent leur puissance de cette jauge. Son utilisation doit donc être contrôlée, mais pas de panique ! Les monstres vaincus génèrent des items qui remplacent la barre d’énergie. À nous donc de choisir entre attaque et défense.
Le pixel art est soigné au possible et les animations 2D ont un feeling moderne. L’ambiance est macabre et poisseuse, dépeignant un monde aux infrastructures biomécaniques. Décors organiques et créatures indescriptibles font de Valfaris un lieu grouillant de vie où la technologie a perdu de sa superbe. C’est beau et laid à la fois, les arrière plans somptueux (ciel étoilé, coucher de soleil…) tranchant avec le côté gluant des environnements.
Cette atmosphère sombre et morbide est en pleine harmonie avec la bande-son. Ce sont les guitares électriques qui dominent en maîtresses au sein d’une musique metal lourde et efficace. Les thèmes sont tantôt apocalyptiques, tantôt baroques, et dévoilent des riffs travaillés accompagnés de quelques claviers. Portées par une rythmique rapide, parfois syncopée, les compositions sont parfaites pour ceux qui apprécient le style. L’auteur de ces morceaux sait de quoi il parle puisqu’il s’agit du célèbre guitariste de Celtic Frost, Curt Victor Bryant.
Beaucoup de run ‘n gun proposent un mode 2 joueurs, mais pas celui-là. Il faudra se contenter de l’aventure en solo. D’un côté, les phases de recherche d’objets auraient été compliquées à deux. Elles permettent alors de favoriser la rejouabilité puisqu’on peut s’amuser à tout récupérer pour débloquer l’intégralité des armes et les améliorer au maximum.
En ligne droite, les niveaux ne sont pas si longs, mais la durée de vie reste proportionnelle à la difficulté du soft. Battre un boss peut prendre beaucoup de temps. La frustration s’installe, on met le jeu de côté pour recommencer plus tard. Les morts ne peuvent que nous faire progresser même si un compteur s’affiche en fin de partie. Dans tous les cas, 10-12 heures semblent nécessaires pour un premier run.
Test : Valfaris sur Nintendo Switch
Nous avons ici un très bon jeu indépendant ! Baigné dans une atmosphère morbide et une musique metal poisseuse, Valfaris propose un bon mélange de plateformer et de run ‘n gun. Malgré des influences assumées, il se dote d’une personnalité toute particulière. Le gore et la difficulté élevée sont à souligner. Mais quel plaisir de se plonger dans un univers mi-apocalyptique, mi-spatial…le tout, traduit en français !