Test : Bravely Default II sur Nintendo Switch
Genre : J-RPG
Langues : Anglais, Japonais Sous-titres : Français
Développé & Edité par Square Enix
Sortie France : 26/02/2021
Prix : 59,99€ sur l’eShop, 44,99€ version boîte
Taille : 12702 MB
Joueurs : 1
Age minimum : 12+
Le mois de février 2021 aura été très riche en sorties attendues. Super Mario 3D World + Bowser’s Fury, Persona 5 Strikers et Bravely Default II. Ce sont de longues heures de jeu qui sont à la clé! L’équipe de Square Enix met en effet en lumière la suite de Bravely Default premier du nom sorti sur 3DS en 2013. Il faut donc mettre de côté l’épisode Bravely Second: End Layer, qui était une sorte de parenthèse.
Ici, on repart avec une nouvelle aventure, de nouveaux personnages et continents, dans un monde normalement en paix mais mis à mal par la disparition des 4 cristaux. En effet, les éléments du feu, de l’eau, de la terre et du vent régissent l’univers et participent à son équilibre. En leur absence, l’avenir est bien sombre et soumis aux cataclysmes : déluge, sécheresse, tremblement de terre et autres. Le personnage principal, Seth, en fait malheureusement les frais.
Ce marin est victime d’une puissante tempête et se réveille amnésique sur la plage après que son bateau se soit échoué. Il est sauvé par la princesse déchue Gloria et son serviteur Sloan, qui sont en quête des 4 cristaux. Le trio va s’allier à un magicien de renom, Elvis, et une mercenaire prénommée Adèle. Ensemble, ils vont empêcher les forces du mal de récupérer les cristaux et mettre en place leur terribles desseins.
L’histoire est très old school et s’inscrit dans la continuité des J-RPG de Square Enix. On sent toutefois que l’équipe tente de moderniser le propos. Si effectivement nous nous situons dans un monde de fantasy, on y parle de problèmes sociétaux, de religions mais aussi d’écologie. Les sujets sont pessimistes, parfois avec un message sombre. Les discussions entre les personnages mettent en avant des thématiques particulières centrées sur la vie, la mort, mais aussi la complexité des Hommes, qui ne sont pas toujours ni tout blanc ni tout noir.
Ce caractère nuancé se retrouve dans beaucoup de PNJ, y compris les boss ou les supposés gentils, qui révèlent un autre fond. Rassurez-vous, le quatuor fait aussi part de sa joie de vivre, à travers des conversations légères où il est question d’humour, de nourriture et de boisson. La qualité d’écriture est donc au rendez-vous, avec des dialogues suffisamment longs pour attirer notre attention, et une trame scénaristique bien ficelée, quoique classique.
On retrouve ce qui faisait déjà le charme de Bravely Default à sa sortie en 2013. Un groupe de 4 héros de la lumière qui affrontent un tas d’ennemis, progressent de villes en villes, acquièrent de l’équipement, et montent en niveaux avec des points d’expérience (XP) et de classe (PC).
Ces derniers permettent d’améliorer des jobs, obtenus grâce à des astérisques, des pierres de pouvoir possédées pour la plupart par les boss. Plus on en a, plus on a la possibilité de changer de job et de varier les plaisirs. Un mage blanc, un dompteur, un batailleur, etc.
Mais ce n’est pas tout. Une classe principale peut s’accompagner d’une classe secondaire. Si la première régit les statistiques, les conditions et les compétences de notre personnage, la seconde nous propose elle aussi un certain choix de commandes. Nous pouvons donc combiner deux jobs bien différents qui tirent partie d’aptitudes diverses et complémentaires. Un défenseur mage noir? Un moine mage rouge? Ou un voleur flambeur? Tout est possible. Au total, on a plus de 500 combinaisons !
Bien sûr, pour monter en niveau tous ces jobs et tirer partie de leurs nombreuses particularités, il faut farmer les point de classe. Pour cela, le système mis en place sur Bravely Second s’étoffe un peu plus ici. En effet, il suffit d’enchaîner les combats selon certaines conditions. Sur cet épisode, les ennemis dans l’overworld sont visibles et les rencontres ne sont plus aléatoires. Les plus forts nous foncent dessus tête baissé, les plus faibles s’enfuient en courant.
En regroupant tous les monstres effrayés dans un coin puis en les attaquant, il est possible de déclencher une chaîne. A chaque combat gagné, un multiplicateur de PC apparaît. Autre méthode, l’utilisation de friandises, qui attirent les monstres d’une certaine catégorie. Dans tous les cas, Bravely Defaut II ne rend pas le farming trop répétitif et donne suffisamment d’éléments à notre disposition pour renforcer notre team sans frustration.
Parlons des combats. A l’instar d’un classique J-RPG, ils sont au tour par tour. Mais là où la licence tire son épingle du jeu, c’est dans l’utilisation des fonctions “Brave” et “Default”. La première permet d’utiliser jusqu’à 4 tours (PB) en une seule fois pour tanker un ou plusieurs ennemis. L’inconvénient, c’est que le personnage devra attendre 4 autres tours sans rien faire, totalement à découvert, pour récupérer ses PB disparus. La seconde permet, elle, d’économiser jusqu’à 4 tours en adoptant une position défensive. Ceci fait, le héros pourra alors envoyer une salve de 4 attaques, sans pénalité. Ses PB retombent donc à 0 et ne seront pas dans le négatif, comme dans le premier cas.
Il s’agit d’une fonctionnalité intelligente qui modernise le combat au tour par tour. Cela apporte beaucoup de stratégie, nous obligeant à nous mettre en position de Default pour, non seulement, encaisser les coups, mais en plus, profiter d’un moment critique pour enchaîner deux sorts de soin, par exemple. Avec le système ATB, les affrontements ne sont plus de simples successions de coups, personnage par personnage, comme ça a pu l’être par le passé. Enfin, à l’instar d’un Octopath Traveler, tous les adversaires ont des forces et faiblesses qu’il convient d’analyser.
Si Bravely Default II reprend la recette des précédents opus, il ajoute aussi quelques petites trouvailles bien sympathiques. La possibilité de couper les hautes herbes, par exemple, pour trouver des objets cachés. A la manière de The Legend Of Zelda, on récupère de cette manière de l’argent ou encore de l’équipement. Les espaces sont aussi plus vastes et moins linéaires. Cela forme un tout cohérent, des ruines de Savalon aux rives d’Halcyon en passant par les abords de Wiswald et son arbre géant trônant au centre de la ville.
Les donjons sont aussi labyrinthiques qu’inquiétants. Les mondes ouverts et fermés partagent à la fois leurs forces et leurs faiblesses. A l’extérieur, une carte nous indique où nous nous situons mais la caméra est un peu trop orientée vers le sol et nous empêche d’avoir une véritable vue d’ensemble. A l’intérieur, la carte disparaît, la vue est fixe mais couvre plus d’espace.
En 2013, Bravely Default poussait les capacités de la 3DS à un certain niveau. Les cinématiques étaient magnifiques et les graphismes attiraient l’œil grâce à leurs couleurs et leurs environnements vivants. Ici, on reste sur le même style de direction artistique, mélangeant décors en 2D et personnages en 3D. Les villages sont incroyablement beaux, avec ce côté crayonné qui ne peut que flatter la rétine. Les héros, malgré leur trait enfantin, sont de véritables guerriers matures et responsables. Le bestiaire, lui, est assez varié mais on retrouve l’immanquable changement de skins en fonction de l’origine de la créature.
Techniquement, le jeu n’est pas tout à fait au point. On remarque de l’aliasing à gogo ainsi que des fonds floutés qui nous font froncer les sourcils. Pendant les combats, les arrière-plans manquent de lisibilité, le pire étant de nuit, avec un fond étoilé qui nous donnerait presque envie de consulter notre ophtalmo. Ce n’est pas catastrophique mais c’est suffisant pour le remarquer. En outre, des chutes de framerate viennent casser le rythme ici ou là, que ce soit en mode docké ou portable.
En ce qui concerne la bande-son, il est très difficile de lui reprocher quoi que ce soit. Réalisée par Revo (Bravely Default, L’Attaque des Titans), il s’agit d’un sans faute. Les musiques sont fabuleuses, avec un thème de jour et de nuit, ainsi que des variations en fonction des parties du continent explorées. Chacun des quatre héros a sa mélodie. Les villages possèdent la plupart des meilleurs morceaux (Wiswald en tête de liste). Enfin, les combats bénéficient de compositions dynamiques et prenantes mélangeant orchestre et guitares électriques. Ca donne toujours envie!
Bravely Default II a beaucoup de choses à nous proposer. Moins linéaire et agaçant que son prédécesseur, surtout sur la fin, le soft nous gratifie d’une bonne centaine d’heures de jeu. L’histoire est assez longue, avec des chapitres bien équilibrés et surtout un niveau de difficulté assez élevé, poussant le joueur à farmer et tenter de nouvelles stratégies pour se dépasser.
On retrouve aussi tout un lot de quêtes annexes, certaines étant plus intéressantes et utiles que d’autres. En effet, il serait dommage de passer à côté d’un PNJ nous menant sur la piste d’un astérisque – indispensable pour obtenir une nouvelle classe! Il faut donc scruter les bulles bleues (et non blanches) au-dessus des villageois susceptibles de nous proposer quelque chose.
Dès le début du jeu, nous avons la possibilité de louer un navire pour explorer le monde. Cela se fait avec une connexion internet et une console en veille. En arrière-plan, notre héros va rencontrer d’autres joueurs, les aider, et même récupérer des objets ou de l’or. Une bonne manière de récupérer des orbes de PC pour améliorer ses jobs un peu plus rapidement.
Enfin, un des gros atouts de ce soft, c’est les parties de Barrage & Domination. A l’instar du Triple Triad, nous avons ici un jeu dans le jeu à base de cartes. Le but est d’occuper le plus de cases possibles. On constitue un deck avec des cartes de classes ou de personnages, chacune ayant leurs effets. On use et abuse des neutralisations et encerclements pour se tirer d’embarras. Aussi, on peut déterminer quelle sont les règles appliquées en début de partie. Selon les conditions, les gains sont plus ou moins élevés, et c’est ce qui nous pousse à jouer encore plus. Une sacrée trouvaille !
Situé entre Final Fantasy III et Octopath Traveler, Bravely Default II est un J-RPG old-school bien ficelé et prenant. Malgré un scénario simple et un système au tour par tour bien connu, il sait moderniser le style en enrichissant les combats grâce aux fonctions “Brave” et “Default” et la personnalisation de l’équipe. La progression est loin d’être monotone et nous donne toujours envie d’aller plus loin, grâce notamment à des personnages complexes et un lore plutôt riche. Même si techniquement en dessous de ce qui se fait actuellement, certains décors sont beaux et magnifiés par une bande-son aux petits oignons. Voici donc un J-RPG que tout fan du genre se doit de posséder.
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