La grande aventure LEGO 2 sur Nintendo Switch

La grande aventure LEGO 2

Genre : Aventure, action
Langues : Anglais, allemand, français, espagnol, néerlandais, italien, russe, japonais, chinois, coréen
Développé par TT Games
Édité par Warner Bros. Interactive Entertainment
Sortie France : 27/02/2019 (eshop) et 27/03/2019 (boîte)
Prix : 39,99€ sur l’eShop, 39,99€ version boîte
Taille : 5,8Go
Joueurs : 1-2
Age minimum : 7

Site Web Officiel

Habituellement, les jeux estampillés LEGO se suivent et se ressemblent, jouissant de ce fait de qualités identiques, de défauts récurrents et, parfois, d’une petite touche d’originalité qui ne révolutionne cependant pas le genre. Le ton est généralement parodique et le joueur peut ainsi retrouver les héros de ses films favoris en les découvrant sous un jour nouveau. Mais comment parodier une oeuvre déjà profondément comique ? Les développeurs de TT Games se sont forcément posés cette question, et ont décidé de choisir une toute autre voie, en chamboulant ce qui faisait le charme routinier des jeux de leur série bâtie de briques et de broc, puisant l’inspiration dans l’original mais imparfait Lego Worlds.

Nous retrouvons ainsi Emmet et Cool Tag, les deux héros du film, après le sauvetage farfelu du monde dans leur première aventure. Toutefois, la vie n’a pas retrouvé son cours paisible, puisque c’est dans une atmosphère post-apocalyptique à la Mad Max que le joueur retrouvera ses personnages préférés. Dès l’introduction, la surprise et de taille: pas ou peu de voix pour animer ces avatars de plastique, à l’exception de la narratrice Cool Tag. A l’ancienne, diront les nostalgiques ! Aussi, le jeu suivra très rarement la trame scénaristique du long-métrage, et s’en écartera même totalement lorsqu’il préférera répondre à des logiques de gameplay plutôt qu’à des impératifs narratifs. En effet, le but principal sera de visiter chaque planète afin de collecter des briques violettes tout en accomplissant des missions afin de réparer le vaisseau spécial ou débloquer un portail vers d’autres contrées.

Le jeu s’axe autour d’un système de micro-quêtes, principales ou annexes, qui permettent de débloquer une brique violette et de poursuivre notre cheminement vers le monde suivant. Ces dernières sont assez variées (combat contre des hordes d’ennemis bariolés, recherche d’un item caché, construction d’un édifice, phase de plateforme, etc.) mais terriblement guidées voire simplement assistées. La faute à un radar qui mâche le travail du joueur en l’informant du lieu précis dans lequel se terre tel ou tel trésor convoité par un PNJ. Un peu infantilisant ! Il en est de même pour les briques violettes annexes qu’il convient de traquer dans les petits mondes ouverts qui s’étendent sous nos yeux.

La partie construction est également assez sommaire puisqu’il s’agit simplement de débusquer des plans qui permettent ensuite d’édifier des œuvres plus ou moins ambitieuses, si tant est que les briques nécessaires à leur élévation sont en notre possession. Si certains manuels d’instructions seront déverrouillés en suivant la trame principale, d’autres s’obtiendront en résolvant des quêtes annexes ou en brisant des coffres au trésor. Vidés de leur contenu, ils donnent accès à des reliques que le joueur échangera au magasin contre des objets, personnages, véhicules et bâtiments délivrés au hasard. Un peu frustrant en fin de jeu puisque le capital chance peut être un frein à la quête du 100% !

Globalement, le titre offre une prise en main satisfaisante. Emmet et ses acolytes réagissent au doigt et à l’oeil et il est aisé de naviguer entre les différents items afin d’interagir avec le décor : gants de forage, pinceau, chalumeau, etc. En revanche, il est surprenant de voir que la conduite des véhicules, bête noire récurrente de la série LEGO, souffre de telles lacunes. Les voitures sont en effet d’une lenteur prodigieuse, à tel point que l’on pourrait croire à un dysfonctionnement en les pilotant ! On leur préférera les chevaux ou les vélociraptors, bien plus réactifs. Il convient aussi d’évoquer les quelques boss du jeu qui jouissent d’une mise en scène très réussie, et qui alternent entre des phases de réflexion (avec exploitation des items débloqués) et d’escalade à la Shadow of the Colossus. Un régal de mise en scène avec une alternance des différents plans, ce qui confère aux affrontements un réel dynamisme.

La réalisation du soft  n’est pas exemplaire mais offre des micro-univers agréables à l’œil. Certains mondes sont un véritable enchantement, alors que d’autres permettent des déambulations plus sommaires (la jungle hantée n’était pas des plus appréciables !). Le jeu s’en sort bien en mode docké et le framerate est stable, même si un certain clipping se fait ressentir. En mode portable, le constat est à peu près similaire même si le framerate semble moins élevé lorsque de nombreux ennemis s’accumulent à l’écran. Toutefois, l’expérience devient moins agréable lorsqu’un deuxième joueur se connecte, requérant logiquement davantage de ressources. Il est aussi important de signaler l’existence de quelques bugs d’affichage ou de collision, même s’ils sont ponctuels et n’entravent en rien la progression du joueur.

Musicalement, La grande aventure LEGO 2 s’en sort avec les honneurs même si les thèmes sont relativement inégaux. Pire, ils peuvent se montrer répétitifs dans certains mondes visités. A ce sujet, un objet bonus permet d’entendre le thème “Everything is awesome” en permanence, ce qui est réjouissant lorsque l’on sait que la chanson est devenue cultissime dans le petit monde de l’animation. Il est d’ailleurs dommage de ne pas pouvoir profiter de sa version française, elle aussi très cocasse. Enfin, l’absence presque intégrale de doublages et le retour au langage yaourt est un choix qui pourra en surprendre plus d’un. De ce fait, la narration loufoque du jeu a des allures de LittleBigPlanet, et ne manque pas de charme.

Les amateurs de la série seront surpris de constater la disparition des briques rouges et des dorées, remplacées respectivement par des artefacts rouges offrant un super-outil aléatoire en boutique (quantité des pièces doublée, filtres graphiques, etc.), et par les briques violettes (plus de 400, tout de même !). Dans la plupart des cas, un second passage sur chacune des planètes sera nécessaire afin d’obtenir les dernières briques (50 par planète principale, 25 par planète annexe) car vous ne disposiez pas de l’outil nécessaire lors de votre première pérégrination. Aussi, cette recherche constituera peut-être le seul réel (et maigre) attrait du jeu en coopération, car le soft est relativement calme du point de vue de ses affrontements contre les ennemis de petite taille. Aussi, sans l’entraide nécessaire à la résolution d’énigmes, comme c’est le cas dans un Lego Harry Potter, par exemple, on peut douter de la légitimité d’un mode 2 joueurs. Cette grande aventure LEGO 2 demeurera plus volontiers un plaisir solitaire.

Il faudra compter sur une bonne vingtaine d’heures pour venir à bout du soft, ce qui n’est pas exceptionnel en comparaison avec les autres opus. Toutefois, il faut bien avouer que cette grande aventure LEGO 2 ressemble fort à un coffre à jouets que l’on se plait à parcourir afin d’en extraire toutes les briques. Sur ce point, il est appréciable de voir que les développeurs ont amélioré la recette de LEGO Worlds en scénarisant davantage nos voyages afin de donner du sens à ces micro-quêtes. Un système qui s’avère en outre très adapté à de courtes sessions en mode portable. Cependant, comme son prédécesseur spirituel, ce LEGO 2 ne doit en AUCUN CAS être pris pour un ersatz de Minecraft: il ne propose aucune option de terraformation et les constructions se limitent à l’application automatique d’un plan déjà existant. Seule reste la décoration, par ailleurs totalement libre sur l’une des planètes visitées.

La grande aventure LEGO 2 est un jeu difficile à cerner. Ceux qui désirent revivre les péripéties tumultueuses d’Emmet et sa bande peuvent faire demi-tour : le soft est à des années-lumière de l’adaptation fidèle du film éponyme. Il faut plutôt considérer cette aventure comme une version améliorée de LEGO Worlds, comportant des objectifs plus concrets, un univers plus agréable à parcourir et une forte dose de bonne humeur. Les habitués regretteront forcément l’humour des anciens opus, tandis que les curieux seront satisfaits de découvrir une recette moins rébarbative qu’auparavant. La complétion du soft a ce petit quelque chose de satisfaisant, titillant notre âme d’enfant qui extirpe différentes trouvailles d’un coffre à jouets. Une jolie petite boîte sans grande prétention, et que l’on aurait aimé garder ouverte plus longtemps !


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