Test : Divinity: Original Sin 2 – Definitive Edition sur Nintendo Switch

Test : Divinity: Original Sin 2 – Definitive Edition

Genre : Aventure, RPG, Stragégie
Langues : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Russe, Chinois
Développé par Larian Studios
Édité par Larian Studios
Sortie France : 05/09/2019
Prix : 49,99€ sur l’eShop
Taille : 11384,39 Mo
Joueurs : 1-4
Age minimum : 18

Site Web Officiel

S’il est un mastodonte du RPG occidental que l’on n’imaginait pas fouler le sol de la nomade nippone, c’est bien Divinity : Original Sin 2 ! Imaginez : un vaste univers peuplé de créatures de toutes races, au sein duquel s’étend une passionnante aventure que conte un narrateur malicieux. Des dialogues ciselés et percutants soumis à un système de choix multiples offrant au joueur un cheminement personnalisé… Ajoutons à cela des embranchements scénaristiques dépendant également du personnage initialement créé, mais aussi une personnalisation poussée de notre avatar de pixels. Cela a de quoi laisser songeur, n’est-ce pas ? Pourtant, les développeurs de Larian Studios, (basé en Belgique) dont le talent n’est plus à prouver, ont relevé le défi…

Le premier opus de la série plaçait le joueur dans le corps d’un traque-source, chargé de mettre les ensourceleurs  (qui puisent leur pouvoir de la Source) hors d’état de nuire. Dans cette suite, nous prenons parti pour le camp adverse, et affrontons les Magisters, bien décidés à transférer ces parjures de mages à Fort-Joie. Là, les dangereux prestidigitateurs recevront un enseignement qui, peut-être, saura les détourner de ce pouvoir interne. L’action s’ouvre alors sur un navire, et le joueur incarne un ensorceleur de sa propre création, privé de la quasi totalité de ses talents par un collier punitif bloquant tout accès à la Source. Or la croisière prend une tournure dramatique dès qu’un meurtre inexplicable interrompt la douce quiétude du roulis et du tangage. Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère ?

Avant d’évoquer le gameplay du soft, il est essentiel de clarifier le concept de Divinity : Original Sin 2 – Definitive Edition. Il s’agit en effet d’un RPG inspiré du jeu de rôle papier, au sein duquel un narrateur décide de tous les dialogues et actes des personnages. Ainsi, le maître du jeu interrompra souvent les discussions afin de clarifier certaines situations. En outre, il pourra donner des informations supplémentaires sur la psychologie des protagonistes. De plus, l’oeuvre fait la part belle aux interactions avec l’univers. Le joueur peut alors influer sur tous les éléments du décors, et ce de diverses manières. Il lui est par exemple possible de décider de frapper un objet, le vider, le porter, le déplacer, l’emporter avec lui, le faire brûler… D’ailleurs, de nombreuses énigmes contextuelles exploitent cette originalité de gameplay.

De surcroît, la production de Larian Studios fait de l’équilibre élémentaire une mécanique bien huilée. Vous devrez bien souvent jongler entre différents éléments (feu, foudre, vent, etc.) afin de progresser dans l’aventure… Ou de contrecarrer telle ou telle résistance d’un monstre à la carapace un peu trop solide ! Ceci s’exprime aussi par la possibilité de combiner les effets de différents objets ou sorts. Très organique, l’univers s’axe autour de cette logique implacable. Par exemple, nous vous déconseillons fortement de lancer un sort de flammes dans une mer d’huile, sous peine de connaître la destinée funeste d’une malheureuse pomme de terre dans une friteuse. En multijoueur, toutefois, vous prendrez un réel plaisir à agir en adéquation avec les compétences de vos coéquipiers.

Et puisqu’il convient d’évoquer les combats, sachez qu’ils se déroulent à la manière des opus de la série XCOM. Résolument tactiques, ils dépendent d’une frise indiquant l’ordre selon lequel agiront les belligérants. Ces derniers devront alors exploiter leurs points d’action pour se déplacer et utiliser divers pouvoirs plus ou moins énergivores. Là, il faudra être vigilant quant à la nature du sort invoqué, mais aussi du lieu sur lequel se tient notre avatar. En effet, l’emplacement des combattants doit être envisagé avec subtilité. Les adversaires seront plus vulnérables s’ils sont attaqués de dos et depuis une hauteur élevée. En conséquence, certains sorts voient leur efficacité augmenter ou diminuer selon l’angle de tir.

Enfin, il est essentiel d’évoquer l’ergonomie de cette version Switch. Cette dernière s’en tire fort bien, et le maniement à la manette se révèle très intuitif. Certes, il faudra un peu de temps pour s’adapter aux limites du stick droit : celui-ci ne sert globalement qu’à zoomer et dézoomer. Aussi, le néophyte aura peut-être un peu de mal à engloutir des quantités astronomiques de tutoriels pour s’y retrouver dans un inventaire et des options aux onglets multiples. Mais même si le soft nécessite un long apprentissage, il offre malgré tout un plaisir immédiat. Notamment lors de ses sessions en ligne permettant de prendre des habitués pour modèles afin de se familiariser avec le gameplay exigeant du titre ! Ajout non négligeable : les joueurs pourront poursuivre une partie débutée sur PC ! Toutefois, le cross-save ne permet aucun lien avec les versions consoles de salon.

Esthétiquement, Divinity : Original Sin 2 – Definitive Edition est un régal pour les pupilles. Le titre offre un voyage mémorable au cœur de contrées vivantes. Le monde que l’on sillonne est d’une crédibilité qui force le respect, et même si l’on n’échappe pas à quelques clichés inhérents au genre, les développeurs ont accompli un énorme travail sur la cohérence de l’ensemble. Chaque lieu traversé raconte une histoire. Le tout s’inscrit dans une imagerie sombre et mature, même si l’on regrettera parfois de visiter des lieux un peu trop obscurs pour être lisibles. Surtout lorsque l’action s’intensifie et que le groupe d’aventuriers se doit d’affronter des hordes de bêtes sauvages !

Ce portage Switch s’en tire avec les honneurs. Certes, les textures ont indéniablement perdu en finesse depuis l’opus  sorti sur PC. Mais le framerate est rarement pris à défaut, et l’action ne souffre d’aucun ralentissement. Une véritable prouesse sur la portable de Nintendo ! D’autant plus que les parties en multijoueur ont, elles aussi, bénéficié de ce traitement ! Toutefois, on ressent très clairement que la priorité a été donnée à l’expérience nomade. En effet, le mode docké trouvera ses limites dans la clarté des maps traversées. Aussi, certains lieux foisonnant de détails ressembleront davantage à un “Où est Charlie” dans un univers d’elfes et de nains !

Quant à la bande-son, elle est véritablement envoûtante. Le sound-design est savoureux, et nous vous conseillons d’urgence l’usage d’un casque ! Ainsi, vous profiterez pleinement de l’ambiance très particulière de certaines régions. En outre, nous ne pourrions terminer ce paragraphe sans saluer la remarquable performance des doubleurs. Ces derniers insufflent à leurs personnages des sentiments et réactions fort convaincants. Aussi, l’écriture du titre étant d’une qualité très appréciable, nous nous satisferont doublement à la lecture des savoureux dialogues qui nous sont proposés !

Pour terminer, la durée de vie du titre est tout simplement colossale. Le mode Campagne permet de suivre le périple d’un personnage créé de toutes pièces, ou d’un protagoniste sur-mesure (parmi un choix de six). Tous disposent de leur embranchement scénaristique, s’entrecroisant avec celui des autres ! Aussi, les développeurs proposent plusieurs niveaux de difficulté, sans négliger les débutants. Ceux-ci pourront opter pour un mode “Histoire” afin d’avancer dans l’intrigue sans être rebutés par la difficulté déroutante des modes classiques. Au vu de la multiplicité des quêtes annexes qui écarteront souvent l’aventurier du droit chemin, il faudra compter sur une voire plusieurs centaines d’heures de jeu. D’autant plus qu’il pourra se régaler en personnalisant son avatar de A à Z… Sans forcément suivre la voie tracée par sa race ou ses talents initiaux !

Mais là où Divinity : Original Sin 2 – Definitive Edition prend tout son sens, c’est dans l’extrême richesse de ses modes multijoueurs. Tout d’abord, vous pouvez jouer en coopération locale avec un ami dans le mode Arène. C’est idéal pour perfectionner vos stratégies dans des affrontements tactiques !  Mais l’expérience la plus gratifiante consiste tout simplement à poursuivre l’aventure en ligne ! En quelques minutes, vous pourrez héberger ou rejoindre une partie. Là, vous déciderez librement de suivre votre petit groupe ou bien de faire cavalier seul. Extrêmement bien pensé, ce mode permet de sublimer le jeu en coopération, tant l’adéquation des compétences se révèle idéale au bon cheminement de nos héros. Malgré tout, l’expérience n’est plus possible en local : notre petite Switch, aussi divine soit-elle, a ses limites !

Qui aurait pu croire, en 2017, qu’un jour viendrait où Divinity : Original Sin 2 tiendrait intégralement dans la poche de notre pantalon ? Les développeurs de Larian Studios ont accompli un véritable exploit en portant un titre d’une telle richesse sur Nintendo Switch ! Ode au jeu de rôle papier, avec son narrateur facétieux et ses multiples possibilités, le soft dispose d’un contenu faramineux. Aussi, les parties en lignes sont extrêmement accessibles et permettent de tirer parti d’un gameplay déjà intelligemment exploité dans la campagne solo. Quant à l’ambiance du titre, elle est sublimée par une esthétique irréprochable et une atmosphère sonore au service de l’immersion. Finalement, le péché serait de passer à côté d’une telle épopée !

Test : Divinity: Original Sin 2 – Definitive Edition sur Nintendo Switch réalisé par Yorick sur une version offerte par l’éditeur
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