Test : Koloro sur Nintendo Switch

Koloro

Genres : Plateformes, Casse-tête
Langues : Français, Allemand, Espagnol, Russe, Chinois, Anglais
Développé par Sköll Studio
Édité par QubicGames
Sortie France : 21/12/2018
Prix : 9,99€ sur l’eShop, pas de version boîte
Taille : 1367,34 Mo
Joueurs : 1-2
Age minimum : 3 ans

Site Web Officiel

Koloro nous raconte l’histoire de Kora, une jeune fille qui s’est lancée à la recherche de sa sœur disparue. Alors qu’elle s’apprêtait à l’atteindre, notre héroïne sombre dans un gouffre cauchemardesque et doit affronter divers  obstacles afin de tracer son chemin au cœur de niveaux de plus en plus retors.  Transformée bien malgré elle en un agile petit cube rouge, elle ne pourra compter que sur ses réflexes afin de toucher à son but.

La trame scénaristique plonge le joueur dans un flou métaphorique permanent, et c’est à son esprit déductif qu’il conviendra d’interpréter les étapes de ce cheminement contemplatif. L’atmosphère est à la fois sombre et vaporeuse, et alterne entre des univers angoissants et des ambiances plus chaleureuses.

Le gameplay est non sans rappeler un certain Super Meat Boy: le joueur prend le contrôle d’une version cubique et minimaliste de Kora, et ne dispose que d’une touche (le saut !) afin de traverser les différents tableaux – plus de 300, tout de même ! – puisque notre avatar avance de son plein gré. Ainsi, cette apparente simplicité dans le gameplay confrontera parfois le joueur à des choix contraignants: mieux vaut-il attendre que le danger ne s’écarte avant d’enjamber une paroi, sachant qu’un mur couvert de pointes acérées nous court aux trousses ?

Car non, Koloro ne se contente pas de s’inspirer du gameplay de son modèle: il en reprend aussi la substantielle moelle, celle qui se nourrit de vos larmes et de la moiteur de vos mains! Titillant parfois vos réflexes surhumains, le soft est rarement punitif et récompense le beau jeu, parfaitement millimétré. Il n’est ainsi pas rare de jubiler suite à la réussite de ce fameux saut qui, au pixel près, vous séparait de l’issue salvatrice. Une fierté méritée après une trentaine d’essais infructueux qui empruntent tous les ingrédients du die and retry ! Aussi, le gameplay évolue constamment en intégrant progressivement de nouveaux mécanismes que le soft développe intelligemment au gré des niveaux, tels que ces inverseurs de gravités infernaux du chapitre 4 ! Enfin, des boss plus ou moins inspirés interviennent ponctuellement pour ralentir votre progression, et il faut bien avouer que leurs interventions ont de quoi surprendre dans un jeu du genre, d’autant plus que la marche à suivre pour les terrasser offre parfois quelques idées ingénieuses.

Comble du paradoxe, Koloro noie votre frustration face à l’échec en vous immergeant dans des tableaux hauts en couleur, baignés d’une atmosphère enchanteresse et apaisante dont le minimalisme évoque quelque peu la patte graphique de Child of Light. Les développeurs jouent majoritairement sur les éclairages et les effets d’ombres, tout en les intégrant à des mécaniques de gameplay bien huilées: décor invisible qui réapparaît temporairement lorsque l’on active des totems, angoissante pénombre que l’on peut traverser en s’enveloppant d’un halo de lumière bienfaiteur, les idées ne manquent pas pour faire de Koloro un jeu à la fois contemplatif et diablement a(ddi)ctif !

L’ambiance sonore n’est pas en reste et le jeu conseille au joueur, dès l’écran titre, d’apprécier son expérience en branchant un casque audio. Nous ne pouvons que vous encourager à suivre ce sage conseil, tant les thèmes, très Burtoniens dans l’âme, se marient à merveille avec l’univers dépeint.

Riche de plusieurs centaines de tableaux mettant vos nerfs à rude épreuve, Koloro est une production généreuse. D’une difficulté sincère et jamais injuste, le soft ne se cache pas derrière les embûches qu’il vous oppose afin de vous ralentir artificiellement, comme c’est trop souvent le cas dans les die and retry. Comble du bonheur : le jeu est taillé pour les speedrunners et dispose de plusieurs options afin de chronométrer vos runs. De surcroît, divers modes de difficultés sont proposés.

En outre, Koloro dispose d’un mode coopératif amusant, qu’il vous permet même de tâter en solo, même si vous baisserez les bras face à la difficulté de l’épreuve (le joystick permettant de faire se mouvoir simultanément les deux personnages !). Le choix le plus judicieux sera donc d’inviter un ami et de sillonner les contrées oniriques de Koloro en partageant la stimulation neuronale et réflexive que Sköll Studio vous proposera.

Intelligent, gracieux, impitoyable, fascinant. Les qualificatifs mélioratifs ne manquent pas pour désigner un jeu tel que Koloro. Profitant d’un gameplay simple mais redoutable, d’une ambiance reposante et valsant pourtant avec les ficelles de l’angoisse, il est le soft de tous les contrastes. Les développeurs de Sköll Studio ont choisi de ne pas s’enfermer dans un genre qui a tendance à délaisser la narration au profit du gameplay. Tissant une histoire touchante en filigrane, la narration délivre ses émotions au compte-gouttes au joueur le plus méritant qui aura su déjouer les mécanismes sadiques des nombreux stages traversés. Du rêve au cauchemar, il n’y a qu’un wall jump !

Test réalisé par VentNocturne sur une version offerte par l’éditeur
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