Test : Neverwinter Nights : Enhanced Edition sur Nintendo Switch
Genre : RPG
Langues : Anglais
Développé par Beamdog
Édité par Beamgod
Sortie France : 03/12/2019
Prix : 49,99€ sur l’eShop, 49,99€ version boîte
Taille : 5437,00 Mo
Joueurs : 1-64
Age minimum : 16 ans
Après Baldur’s Gate, Icewind Dale et Planescape, voici venu la dernière réédition des adaptations de Donjons & Dragons des années 90-2000. Initialement paru en 2002 et développé par BioWare, Neverwinter Night : Enhanced Edition est un jeu qui tranche résolument avec ses cousins: graphismes en 3D, multijoueur… Le but étant alors de se rapprocher de l’expérience d’un JdR papier. Voyons donc ce que donne le portage Switch.
Le jeu se déroule cette fois à Padhiver, une cité du nord de la côte des épées. Une terrible épidémie, la Mort Hurlante, s’abat sur la ville. Cette dernière est alors mise en quarantaine car ni médecine ni magie ne semble pouvoir endiguer la maladie. Le joueur fait partie des personnes ayant répondu à l’appel de Dame Aribeth, Paladine de Tyr, pour venir en aide à la cité. Dès son arrivée, de mystérieux assassins attaquent la cité pour empêcher le sauvetage de la ville. Un long périple débute alors pour le joueur, qui aura l’occasion de parcourir une grande partie du Nord de Féérune, dont les deux grandes cités de Padhiver et Luskan.
Ceci n’est cependant que le scénario de la campagne principale. Le jeu est ici accompagné des deux extensions, Shadows of the Undrentide et Hordes of the Underdark. Le joueur y incarne un nouveau personnage qui devra d’abord rechercher des artéfacts volés (SoU) puis contrer une invasions de créatures de l’Outreterre, menés par les maléfiques Drows – les elfes noirs. Ces deux extensions apportent leur lot de nouveaux lieux à explorer, notamment la ville d’Eauprofonde ainsi qu’un gigantesque complexe souterrain, Montprofond. Enfin, le soft contient aussi plusieurs “modules premium”, des petites campagnes plus courtes.
Un avatar à votre image
Comme dans beaucoup de RPG, le jeu débute par la classique création de personnage. Vous pourrez alors choisir vos statistiques, votre races, votre classe et diverses aptitudes pour personnaliser au mieux votre aventure. Ceci permet de créer des personnages de nombreux archétypes différents : mage elfe avec beaucoup d’intelligence, barbare demi-orque avec de la force, etc.. Les choix sont nombreux, provenant directement des options disponibles dans la version papier de Donjons & Dragons. Les extensions apportent encore plus de possibilités, avec par exemple les classes de prestiges comme le Chevalier Noir ou le Disciple du Dragon Rouge. Mais le jeu n’oublie pas non plus d’être accessible : un grand nombre de personnages pré-créés sont disponibles, et il est possible d’être guidé sur l’évolution de son avatar au cours du jeu. En effet, à chaque niveau monté, d’autre choix sont possibles, au niveau des aptitudes et des sorts, mais il est tout à fait possible d’utiliser l’option “Recommandé” pour obtenir un personnage efficace sans devoir lire les descriptions de chaque sort et réfléchir à toutes les manières différentes de faire évoluer votre personnage.
Des combats fastidieux
Passons maintenant au gameplay en lui-même. Le soft amène de gros changements pour un jeu du genre. Tout d’abord, le jeu est intégralement en 3D : si la caméra ne pose pas trop de soucis dans les déplacements, il n’est cependant pas rare d’interagir avec le mauvais élément. Second changement, au lieu d’avoir une équipe entière d’aventuriers sous ses ordres, le joueur ne contrôle plus qu’un seul personnage, son avatar. Il peut être accompagné d’un compagnon, mais ne pourra lui donner d’ordre précis – concept que les développeurs réutiliseront par la suite repris dans la saga Mass Effect. Le but était alors de coller au plus proche de l’expérience proposée par un JdR papier, où chaque joueur n’a qu’un seul personnage sous son contrôle. Cependant, cela réduit nettement les possibilités stratégiques au cours d’un combat, mais le nombre faramineux de sorts et d’aptitudes que le héros peut apprendre compense ce défaut.
Le problème majeur des combats se situe dans les raccourcis : pour pouvoir accéder à une action, il faut souvent accéder à plusieurs sous-menus de la roue d’actions, ce qui à la longue devient assez fatiguant. Heureusement, les combats se faisant avec une pause active, cela n’ajoute donc pas de difficulté, seulement une certaine lenteur au jeu. De manière générale, l’interface et les contrôles de ce portages sont assez moyens, aucune action n’étant vraiment intuitive, et le nombre de menus et sous-menus bien trop grand pour un jeu console. Le tutoriel de début de jeu est heureusement très efficace pour permettre de prendre en main ces contrôles un peu plus rapidement.
Contrairement aux autres jeux D&D de l’époque, Neverwinter Nights utilise le moteur Aurora Engine. Ce dernier a en effet été spécialement conçu pour exploiter l’Aurora Toolset, un ensemble d’outil de développement permettant à la communauté de créer leurs propres aventures dans l’univers du jeu. Il en résulte un grande diversité des éléments graphiques, afin que les créateurs en herbe puissent donner vie aux lieux qu’ils imaginent. L’avancée majeure par rapport aux autres jeux reste la 3D intégrale : les royaumes oubliés n’ont jamais été aussi vivants. Malheureusement, le soft accuse son âge, et après près de 17 ans, les environnements ne risquent pas de vous éblouir. La modélisation des personnages est aussi datée, il est parfois même difficile de distinguer qui sont les différents protagonistes.
En revanche, la bande-son de Jeremy Soule n’a pas vieilli et accompagne toujours parfaitement l’aventure. De même, bruitages, effets sonores et animations participent grandement à l’ambiance lors d’un combat difficile. Cependant, les voix des personnages sonnent fausses et plutôt mal jouées. Enfin techniquement, le jeu ne semble pas à première vue souffrir de ralentissements, mais le constat est tout autre lorsque l’on joue en ligne : avec jusqu’à 64 joueurs dans une même partie, il est parfois difficile de lancer un sort !
Avec toutes ces aventures, la durée de vie cumulée du soft est excellente. Pour la campagne principale, vous pouvez compter une soixantaine d’heures, quête principale et quêtes secondaires incluses. Cependant, celle-ci est plutôt facile et sans grande originalité. En effet, lors de la sortie initiale du jeu, beaucoup de temps avait été accordé aux outils de développement pour les joueurs et non à la campagne. Mais ce soucis est réglé avec les deux extensions, beaucoup plus intéressantes. La dernière permet même d’aller jusqu’au niveau 40 ! En plus de cela, comme mentionné plus haut, les différents modules premiums apporteront encore quelques dizaines d’heures. Au total, des centaines d’objet et de sorts, et des milliers de lignes de dialogue !
Si tout ce contenu solo n’est pas suffisant, il est aussi possible de continuer l’aventure en multijoueur. Il n’y a malheureusement que peu de personnes qui jouent en ligne, mais vous pouvez aussi jouer avec vos amis comme si vous étiez autour d’une campagne de Donjons & Dragons, de quoi étirer la durée de vie à l’infini, à condition d’accrocher au gameplay du soft. Enfin, notons que l’anglais est la seule langue disponible de bases, mais un pack de diverses langues est disponible gratuitement sur l’eShop – avec quelques petites campagnes en bonus.
Il est très plaisant de retrouver Neverwinter Nights, pour la première fois sur console, accompagné de plusieurs années de contenus. Cependant, le jeu reste daté, avec une interface peu adaptée à la console qui enlève beaucoup de plaisir. Mais le soft garde quand même un certain intérêt, que ce soit pour les vétérans qui seront heureux de redécouvrir Padhiver, ou bien les néophytes fans de D&D n’ayant jamais eu l’occasion de s’y essayer. Cependant, le tarif est encore une fois trop élevé pour une réédition d’un jeu aussi vieux.
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