Test : Paper Mario: The Origami King sur Nintendo Switch
Genre : Aventure, Action
Langues : Multilingue
Développé par Intelligent Systems
Édité par Nintendo
Sortie France : 17/07/2020
Prix : 59,99€ sur l’eShop, 44,99€ version boîte
Taille : 6624,00 MB
Joueurs : 1
Age minimum : 7+
La ludothèque de Mario est extrêmement bien fournie. Le héros moustachu est en effet passé des jeux de plateformes aux Game and Watch en passant par le sport, mais aussi les RPG. Certains se souviennent peut-être des débuts dans Super Mario RPG sur Super Famicom. En digne héritière, la série Paper Mario a fait ses débuts en 2000 sur Nintendo 64 grâce à Intelligent Systems (Advanced Wars, Fire Emblem…).
La licence s’est étoffée de plusieurs jeux dont l’excellent Paper Mario : La Porte millénaire sur Gamecube (2004). Quatre ans après un épisode presque oublié sur WiiU (Color Splash), Mario et tous ses amis sont de retour dans une sixième aventure nommée Paper Mario : The Origami King.
Mario et Luigi ont rendez-vous avec la Princesse Peach au Royaume Champignon pour un événement sans précédent. Normalement, le monde est fait de papier et de sticker, mais tout a été subitement transformé en origami. C’est la faute du roi Olly, un nouveau tyran, qui souhaite asservir le monde entier.
Heureusement, quelques personnages ont survécu à l’origamisation. De plus, Mario se trouve une nouvelle amie, Olivia, qui n’est autre que la sœur d’Olly. Mais celle-ci, bien gentille, désire inverser le maléfice causé par son frère.
Nous incarnons Mario version « papier » dans un Royaume Champignon vaste et origamisé. Le château de Peach a été transporté en haut d’une montagne. Il est entouré de nombreux serpentins de couleur, chacun d’entre eux correspondant à un monde. Nous devons ainsi partir à l’aventure et explorer le Royaume pour vaincre les boss retenant les différents rubans colorés.
A l’instar des précédents Paper Mario, on s’éloigne du scrolling horizontal des versions plateformes pour une liberté de mouvements. Certes, Mario saute toujours, mais il peut aussi utiliser un marteau pour interagir avec son environnement. Cela permet de récupérer des pièces, d’éliminer des ennemis basiques ou de récupérer des confettis.
Dès le début, nous nous rendons compte que le Royaume a quelques trous béants dans le sol ou les murs. En effet, l’origamisation n’a pas toujours été une réussite. Il faut donc reboucher tous ces trous avec des confettis récupérés sur des arbres, des plantes, ou des blocs cachés.
Paper Mario: The Origami King met en avant les bras articulés. Cette fonctionnalité nouvelle permet, sur des cercles de pouvoir, d’activer des mécanismes hors de portée ou difficiles à manipuler. Les bras s’utilisent aussi bien avec les boutons qu’avec la fonction gyroscope des Joy-Con. Attention toutefois pour ceux qui jouent sur Switch Lite. Faire tourner une manivelle devient mission impossible. Les boutons sont donc à privilégier.
Même si une bonne partie de la population du Royaume a été transformée en origami, les Toads, eux, semblent être de chanceux rescapés. Rapidement, on nous demande de tous les libérer car ils sont soit cachés, soit transformés de façon temporaire en de petites créatures à déplier. Il faut donc prendre le temps de tous les trouver.
Au fur et à mesure, nous récupérons des items divers et variés. Tout d’abord, des objets de collection, représentés sous la forme de statues rappelant un moment de l’aventure. Puis, des collectibles tels que des champignons, cœurs de vie, fleurs de feu ou chaussures de fer pour briller en combat. Ensuite, nous récupérons certains outils indispensables pour poursuivre notre aventure. Et enfin, des pièces d’or pour acheter tout un tas de choses en magasin.
Cette quête d’items rappelle le RPG, mais ce sont les seuls vestiges du passé “jeu de rôle” de Paper Mario. Effectivement, cet opus se focalise beaucoup plus sur l’exploration. Et cela se ressent sur les combats. Au tour par tour, ils placent Mario au centre de plusieurs cercles qu’il faut tourner pour aligner des ennemis.
La première partie est donc un puzzle game demandant un peu de réflexion pour optimiser ses attaques. La deuxième partie est plus classique, avec la possibilité d’utiliser des armes pour anéantir ses adversaires.
Ce nouveau système est original mais très redondant. En effet, le positionnement des cercles n’offre que peu de possibilités. De plus, l’alignement doit être fait en l’espace de quelques secondes. Réfléchir vite peut souvent mener à des erreurs.
Enfin, et cela apparaît comme une réelle aberration : ces combats n’apportent ni expérience ni amélioration. Les niveaux n’augmentent pas et aucun objet n’est récupérable à l’issu des bagarres.
Au final, on tend à éviter les affrontements. Les batailles contre les boss sont plus intéressantes, néanmoins. Il faut ici suivre des flèches et utiliser les cercles à bon escient pour en tirer tous les avantages et maximiser les dégats. Malheureusement, ces séquences ne sont pas les plus nombreuses.
Si les combats représentent le plus gros point faible de cet épisode, l’humour, lui, fait partie des gros points forts. Il y a d’excellentes trouvailles dans les dialogues entre les différents personnages. Les histoires de papier et d’origami sont un bon prétexte pour mettre en exergue tout un panel de jeux de mots. C’est cartoonesque et bon enfant.
Ainsi on apprécie les différents tournants que prend l’aventure, même si cette dernière peut s’avérer trop dirigiste. Olivia, par exemple, nous rappelle constamment que nous n’empruntons pas le bon chemin…parce que nous souhaitions visiter une zone inexplorée. Cette compagne est gentille mais parfois désarmante.
Elle parle beaucoup et met en avant des éléments qui apparaissent comme une évidence. Pire, elle ajoute des commentaires sur tous les environnements et ennemis rencontrés alors que parfois nous aimerions simplement explorer et profiter de la vue. Dommage !
Heureusement, nous pouvons compter sur la variété des situations pour mettre de côté Olivia. Ce Paper Mario est très diversifié et nous sommes loin de faire constamment la même chose. Nous traversons des rapides, lançons des shurikens ou faisons un duel au Far West. C’est très amusant et parfois très surprenant. Certains moments sont de véritables clins d’œil à d’autres licences de Nintendo (Donkey Kong, Metroid, The Legend of Zelda…).
Dans Paper Mario: The Origami King, on retrouve les couleurs vives et chatoyantes propres à l’univers de Mario. C’est très joli et les ambiances changent en fonction des mondes (campagnes vertes, couleurs d’automne, etc).
Les environnements manquent volontairement de détails. Ne l’oublions pas, le monde est fait de papier et de plis. Néanmoins, les éléments naturels, eux, sont parfois d’une technique bien poussé. On pense par exemple aux rochers ou encore à l’eau, d’une qualité remarquable.
Nintendo et Intelligent Systems maîtrisent leur sujet. Les personnages ont un charme indéniable. Ils sont de plus très variés. Ce Paper Mario est l’occasion de (re)-découvrir l’intégralité du bestiaire de la licence phare de Nintendo. Non sans une pointe d’humour. Galoombas, Koopas, Chomps, Thwomps et autres Bob-ombs…ils sont tous là.
Si la direction artistique met en lumière de nombreuses trouvailles, la bande-son est un peu moins au top niveau. Les musiques sont sympathiques, certaines d’entre elles font ressortir quelques thèmes connus de l’univers de Mario. Mais dans l’ensemble, elles ne restent pas autant en tête que certains morceaux sur les précédents opus.
Les bruitages sont classiques mais tout à fait corrects. Tout est à a sa place, il n’y a (presque) aucune mauvaise surprise. Seuls les petits bruits de défilement des dialogues sont agaçants. L’ennui, c’est que ces derniers sont très nombreux. En plus, on ne peut ni les passer ni les accélérer. Cela casse un peu le rythme et nous empêche de vraiment les apprécier.
Ce Paper Mario : The Origami King n’est absolument pas avare en contenu. Il y a beaucoup de mondes différents qui se scindent en plusieurs sections. Cela fait un sacré terrain à explorer. Dans chaque zone, il faut reboucher l’intégralité des trous, sauver tous les Toads, récupérer tous les collectibles secrets et frapper tous les blocs invisibles.
Voici donc les conditions nécessaires pour espérer obtenir le 100%. Notre recherche est récompensée puisqu’une espèce de Hall of Fame est disponible à Toadville. Un musée met en effet en valeur tous les objets récupérés et autres.
Il y a quelques quêtes annexes à réaliser. Elles n’ont aucune incidence sur l’histoire principale mais sont sympathiques et pleines d’humour. Quelques phases d’énigme sont aussi de la partie ainsi que des mini-jeux (pêche, lancé de shurikens…). La durée de vie est plutôt pas mal: une quinzaine d’heures pour terminer l’aventure, au moins deux fois plus pour tout finir à 100%.
Paper Mario : The Origami King est un jeu rafraichissant et rempli de bonnes intentions. On prend du plaisir à explorer les différentes contrées du Royaume Champignon. Les dialogues ne sont pas dénués d’humour et les gags ne peuvent que faire sourire. Si la direction artistique est soignée, le système de combat, lui, est trop redondant et mal exploité. Il casse le rythme et, surtout, manque d’éléments typiquement RPG. A défaut, on privilégie l’aventure et la variété des situations. Ce n’est pas le meilleur des Paper Mario, mais il s’agit tout de même d’un très bon opus.
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