Test : The Final Station sur Nintendo Switch

THE FINAL STATION

Genre : ACTION, SIDE-SCROLLING, JEU NARRATIF
Développé par Do My Best Games
Édité par tinyBUILD
Sortie France : 27/02/2018
Prix : 14,99€ sur l’eShop
Taille : 303,04 Mo

Site Web Officiel

Vous êtes un conducteur de train. Le monde tombe peu à peu en ruine suite à la Deuxième visite. Nombreux sont les gens à sombrer sous les coups d’une mystérieuse infection. The Final Station nous présente un univers immersif et dense, où le joueur a la sensation de faire partie de ce monde. La narration est doucement et habilement introduite, à travers des notes papier et informatiques disséminées un peu partout sur votre chemin. Il nous est dépeint un monde nuancé où la cruauté de l’homme est encore un autre mal être. Les différentes problématiques sont mystérieuses et bien amenées. Le jeu parvient ainsi à transposer son univers sans avoir recours au coup de l’amnésie ou à briser le 4ème mur. Tout paraît comme si nous faisions parti de ce monde depuis toujours, et cela fonctionne agréablement bien : c’est le gros point fort du jeu.

Bien que la narration et l’univers soient excellemment réussis, de nombreux problèmes de mauvaise localisation viennent entacher l’histoire. Certains textes sont mal traduits ou dépassent du cadre de l’écran, le tout étant néfaste à la compréhension de la narration. De plus, les phases dans le train étant denses au niveau du gameplay, il est difficile de se concentrer sur la narration en elle-même.

La base du gameplay tourne autour du voyage de villes en villes découpé en deux phases. La première est la gestion de son trajet en train. Bien qu’originale, elle est mal équilibrée. Il faut jongler entre la maintenance du train qui n’en fait qu’à sa tête, soigner et nourrir ses passagers, crafter des medikits et des munitions, et suivre la narration. Le tout est beaucoup trop dense et aurait gagné à être plus léger, permettant au joueur de se concentrer bien mieux sur la narration. De plus, la multitude d’éléments à prendre en compte dans le train perd le joueur sous le flot d’informations lors de ses premiers voyages. Après un certain temps, on comprend les tenants et aboutissants de chaque action, et les habitudes s’installent dans une routine frôlant le répétitif. Soucis étrange, l’action de nourrir un passager venait à freezer le jeu pendant une ou deux secondes.

La seconde phase de gameplay est l’exploration des villes à pied. Cette vue type side-scrolling (écran défilant comme un jeu de plateforme) n’enlève en rien la sensation de liberté et d’exploration du joueur. Le gameplay est globalement assez classique. On avance de salle en salle, découvrant des notes et des ressources tout en rencontrant des infectés ou des survivants. La sensation de survival est dans la première partie du jeu bien présente ; il y a peu de medikits et peu de munitions. Cependant, la présence régulière de points de sauvegarde automatique rend le jeu peu punitif. Quant aux infectés, ils nous placent parfois dans des situations légèrement compliquées, mais leur faire face reste globalement simple. On comprend rapidement la façon la plus facile de les éliminer. De plus, le level-design est assez répétitif. Les manies de construction des développeurs sont aisément compréhensibles, et on s’attend à l’avance à la prochaine salle ou à la construction d’un niveau.

L’univers sombre de The Final Station est transposé à travers de somptueux graphismes en 2D et pixel-art. Les environnements ne sont pas tous homogènement aussi bien travaillés, mais sont en grande partie vraiment réussis. De plus, les arrière-plans représentant de larges paysages sont magnifiques, notamment lors des voyages en train. Le jeu joue aussi graphiquement sur les avant-plans qui, bien qu’ils rendent le visuel plus dynamique et ajoutent de la profondeur, obstruent parfois pendant une seconde la vue du joueur qui souhaitait réaliser une action en vitesse par manque de temps. Au niveau sonore, l’ambiance est très réussie. Elle sait être minimaliste et transporte le joueur dans son univers. Les légères sonorités appuient sur la détresse et la solitude du protagoniste et de l’humanité. La musique est du même acabit, avec ses notes douces et poétiques.

L’interface est quant à elle peu précise ; on ne sait pas ce qui est véritablement sélectionné. Ce problème est sauvé par la prise en charge de l’écran tactile, permettant une sélection plus précise. Les textes présentent aussi plusieurs problèmes. En effet, ils sont premièrement trop petits par moment. Ensuite, la couleur blanche du texte ne permet pas de lire ce qu’on a récupéré dans tel ou tel conteneur s’il s’affiche par dessus l’arrière plan, le blanc ne contrastant pas du tout avec le ciel très clair. Le même problème est observable avec certaines surbrillances blanches d’objets avec lesquels il est possible d’interagir.

La version Switch de The Final Station est vendue avec le DLC The Only Traitor. Ainsi, le jeu propose une durée de vie d’environ 8h. La campagne de base se termine en 5h de jeu, suffisant car le gameplay finirait par en devenir redondant. Le DLC propose 3h de jeu. Cependant, bien que cette seconde campagne parvient à renouveler le gameplay avec de nouveaux ennemis et de nouvelles situations, ses limites se ressentent bien plus rapidement. Les habitudes prises dans le jeu de base permettent de comprendre les nouveaux mécanismes extrêmement rapidement, laissant l’ennui s’installer peu à peu.

D’autre part, la nouvelle histoire s’ancre totalement dans le récit que vous aurez connu dans la première campagne. Cependant, elle explique énormément d’éléments mystérieux qui auraient gagné à justement le rester. L’histoire est ainsi moins intéressante, et se permet d’expliquer des zones d’ombres qui faisaient la force de l’univers. Le DLC réussit quand même à rendre les phases de véhicule moins surchargées. Mais remplacer le train par la voiture tout en ne laissant pas le joueur choisir de sa destination est illogique. Là où le train donnait une sensation cohérente de suivre les rails tout en sachant vers où ils nous menaient était tout à fait immersif. La voiture donne dans The Only Traitor l’impression d’un manque non logique de liberté, cassant l’immersion. Le jeu donne la sensation qu’il roule à votre place, plaçant explicitement le joueur une évolution en couloir.

The Final Station aurait pu être un très bon jeu. Son univers excellemment maîtrisé et sa direction artistique réussie avec finesse rendent le jeu extrêmement immersif. Son gameplay n’est pas au niveau du reste et présente une multitude d’imperfections. Enfin, l’intégration obligatoire d’un DLC bien en deçà du jeu de base vient malheureusement gonfler le prix du jeu alors qu’il n’était pas forcément nécessaire.

 

Test réalisé par Reilpahc sur une version offerte par l’éditeur
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