Test : Wizards of Brandel sur Nintendo Switch

Test : WIZARDS OF BRANDEL sur Nintendo Switch

 

Genre : Aventure, RPG
Langues : Anglais, Japonais
Développé par Exe Create
Édité par Kemco
Sortie France : 05/12/2019
Prix : 12,99€ sur l’eShop
Taille : 221,00 MB
Joueurs : 1
Age minimum : 12 Ans

Site Web Officiel

Sur les terres de Brandel, on ne plaisante pas avec l’argent. C’est l’amer constat que va faire le mage Darius. En effet, ne pouvant plus payer les traites du crédit de sa maison, le magicien se retrouve tout simplement expulsé. Ce qui se traduit à Brandel par un bannissement sur des terres isolées (on vous avait dit qu’ils ne plaisantaient pas avec l’argent là-bas).  Darius se retrouve donc en pleine nature avec son lit et ses vêtements pour seuls biens. Alors qu’il cherche à comprendre ce qui lui arrive, un curieux personnage fait son apparition. Celui-ci prêtant s’appeler Mark et être l’un des plus fervents admirateurs de Darius. Mark propose alors au mage devenu SDF de vivre chez lui en échange d’un coup de main pour les corvées ménagères.

Le character design est vraiment convaincant.

Goliath s’associe avec David !

Lorsque l’on parle d’éditeurs légendaires, le nom de Kemco vient forcément à l’esprit. Avec plusieurs dizaines de sorties par an, et cela depuis trente-cinq ans, la boîte a forcément accumulé quelques pépites. Nous nommerons, par exemple, Spy vs Spy, Mickey – Castle of Illusion, Déjà vu I et II, les séries des Shadow Gate et des Top gear… Autant de noms qui résonnent comme des hits aux oreilles des gamers du monde entier. Face à ce monstre, une boîte plus modeste qui n’existe “que” depuis une vingtaine d’années, mais qui depuis deux ou trois ans fait un retour en force avec un catalogue toujours plus grandissant. Spécialisé dans le RPG classique Exe-Create a sue convaincre les joueurs avec des titres comme Asdivine hearts ou Alvastia.

La map est des plus classiques, mais reste efficace.

Un jeu à l’histoire (très) originale !

Avec “Wizards of BrandelExe-create nous offre une histoire en apparence complètement farfelue. Dès les premières secondes de jeu, un constat s’impose, le scénario ressemble à du grand n’importe quoi. Une histoire de bannissement pour un simple retard de paiement, une maison qui a tout de l’auberge espagnole de Cédric Klapisch et un hôte à l’apparence enfantine qui prêtant avoir plus de 250 ans. À cela s’ajoutent de petites fées qui servent aux corvées ménagères dans la pension, mais qui deviennent de puissantes alliées lors des combats. Pourtant, assez vite, Mark paraît étrange et Darius commence à se demander s’il est bien celui qu’il prêtant être. Dès lors, une véritable intrigue va se nouer autour d’un personnage aussi démoniaque qu’énigmatique nommé Evil Lord. Wizards of Brandel est donc le résultat du subtil mélange d’un humour décalé et d’une histoire assez prenante. Pourtant, malgré toutes ses qualités, le jeu peine à convaincre…

Des smartphones aux consoles de salon.

Sortie à la base en 2017 sur Androïd et IOS, Wizards of Brandel en garde sur consoles (et donc sur Switch) les points forts, mais malheureusement aussi les points faibles . Tout d’abord qui dit jeu smartphone dit simplicité de prise en main et pour cela les éditeurs de chez Ex-create ne pouvaient pas mieux faire. En effet, pour compenser le manque d’écran tactile (en mode docké), ils ont tout réduit à quelques touches multifonctions selon que le joueur soit en mode exploration, scénario ou combat. À cela s’ajoute un menu regroupant les principales fonctions du jeu comme la personnification des équipements des personnages, le réglage des tactiques de combat ou tout simplement les réglages du jeu. La prise en main de Wizards of Brandel est donc ultra rapide.

Le menu « fourre-tout » dans toute sa splendeur !

Un manque d’audace et quelques erreurs tactiques qui ne pardonnent pas.

Les petits gars de chez Ex-create ne manquent pas d’idées, mais bon nombre d’entre elles sont loin d’être abouties. Prenons par exemple, le petit mode jardinage du jeu. Lors des combats vous pourrez ramasser des graines de sorts qu’il vous faudra cultiver pour obtenir de nouveaux pouvoirs. Là, le joueur lambda se dit qu’il va avoir droit à un mini jeu quelconque pour développer ses graines… eh bien non ! Il suffit de les planter et d’attendre. De même, les “familiar Spirits” qui vous aident lors des combats, s’ils sont bien utiles, rendent un peu les commandes brouillonnes. Enfin, le gros point noir de Wizards of Brandel est son menu d’achat “in-app” qui est un peu mal venu pour un petit jeu indépendant, sur console de salon qui plus est. Les ficelles pour obliger les joueurs à mettre la main à la poche sont de plus un peu grosses. Des temps d’attente pénalisants, des montées en niveau qui demande de plus en plus d’argent virtuel (et donc d’argent réel, si le joueur veut avancer à un bon rythme)… Pour conclure, les joueurs les plus mordus vont avoir bien du mal à résister à toutes ces sirènes.

Du vintage, encore du vintage.

Avec des graphismes pixelisés, qui rappellent les grandes heures de Squaresoft (devenu aujourd’hui Square-Enix) et un gameplay qui fait indéniablement penser aux RPG classiques, Wizards of Brandel mise sur la nostalgie. Ce parti-pris fonctionne plutôt bien, d’autant plus que le character design est des plus réussis. Ex-create nous propose des personnages issus de l’imaginaire classique du genre associés à d’autres, beaucoup plus originaux, notamment pour certains monstres que l’on croirait tout droit sortis de jeux comme parodius.

Et maintenant… Le fameux poussin dansant… À moins que ce ne soit un canard ?!?

La bande-son le gros point noir du jeu.

Tout est dit dans le titre du paragraphe, Wizards of Brandel est une véritable catastrophe musicale. Les thèmes sont aussi pauvres que répétitifs et n’aident en rien à l’immersion des joueurs. À éviter.

Un jeu qui a du mal à démarrer.

Ce qui frappe dans les premières minutes c’est le rythme poussif du jeu. En effet, pour quelques minutes d’exploration vous aurez droit chaque fois à vingt minutes de dialogues parfois inintéressants au possible. De plus, il vous faudra être un minimum bilingue pour comprendre toutes les subtilités des répliques. Si ce problème se règle de lui-même au fil du jeu, il risque de rebuter plus d’un joueurs qui vont vite abandonner. Ce manque de dynamisme est d’autant plus dommageable que Wizards of Brandel se termine en une petite trentaine d’heures…

Voici le genre de menu qui trahis d’une version d’origine sur smartphones.

Un contenu beaucoup trop pauvre.

Comme beaucoup de RPG, Wizards of Brandel propose des quêtes secondaires. Une idée, certes, pratique pour rallonger un peu la durée de vie d’un jeu. À condition que celles-ci soient intéressantes à faire, ce qui est loin d’être le cas ici. Aller chercher des herbes ou un objet quelconque n’a pas vraiment de quoi exciter les neurones des joueurs qui préféreront aller à l’essentiel pour découvrir le fin mot de l’histoire.

À c’est dommage, À c’est dommage, chantent Bigflo et Oli, une maxime qui colle parfaitement à Wizards of Brandel. En effet,  entre bonnes idées pas abouties, écrans de combats fouillis, rythme de démarrage poussif et musiques pénibles, le jeu ne va pas forcément faire l’unanimité. Pourtant, son histoire originale et ses personnages attachants valent vraiment le détour. Les nostalgiques de la grande époque du classique RPG vont adorer tandis que les autres risquent de rester hermétiques aux charmes vintage du soft.

 

 

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