Test : STAY sur Nintendo Switch

STAY

Genre : Réflexion, Simulation, Jeu de rôles
Sous-titres : Japonais, Anglais, Espagnol, Français, Allemand, Néerlandais, Portugais, Russe, Coréen, Chinois
Développé par Appnormals Team
Édité par PQube
Sortie France : 12/09/2018
Prix : 11,99€ sur l’eShop
Taille : 542 Mo

Site Web Officiel

Quinn est un jeune psychologue aimable, consciencieux et sans histoire. Malheureusement, il est kidnappé un soir par un mystérieux individu encagoulé et enfermé dans un sous-sol confiné avec un ordinateur pour seul compagnie, c’est là que les choses sérieuses commencent. Dès son réveil, son premier réflexe est de se ruer sur le PC pour essayer d’avoir contact avec l’extérieur, une fenêtre de messagerie instantanée s’ouvre alors et il se retrouve en contact avec… nous, le joueur derrière l’écran. Désespéré, Quinn nous implore de lui venir en aide, on lui promet donc de rester à ses côtés en ligne pour lui donner des conseils et l’orienter dans ses choix, autant que faire se peut. Notre présence rassure le jeune homme, et nous allons tout faire pour l’aider à sortir de là ! On découvre avec lui les différentes pièces qui composent son lieu de captivité tout en apprenant à le connaître, en essayant d’être digne de confiance à ses yeux pour que notre relation soit la plus étroite possible afin de le tirer d’affaire au plus vite, nous sommes en quelque sorte sa lueur d’espoir dans l’obscurité de ce complexe souterrain interminable.

Seulement voilà, on finit rarement un jeu vidéo, qui plus est narratif, en une seule traite, mais lorsque l’on éteint la console, Quinn reste prisonnier et tente de s’en sortir par lui même, en désespérant de se retrouver seul ! Dès que l’on finit par se reconnecter, il reprend instantanément notre conversation virtuelle et l’on peut alors voir ce qu’il a fait de son temps solitaire, pour le meilleur ou pour le pire… Quoi qu’il en soit, notre but sera toujours de le sauver, et de découvrir l’identité de son kidnappeur, mais au fil des 24 chapitres qui composent l’aventure, on apprend que les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être au premier abord…

STAY nous propose deux phases de jeu principales, une partie narrative où on interagit avec Quinn par le biais de l’ordinateur, et une partie puzzle. Les phases de messagerie instantanée ressemblent beaucoup à certains jeux récents proposant cette mécanique, comme Emily is Away pour ne citer que lui, on a une interface digne des conversations MSN de la belle époque, et on lit ce que Quinn veut nous raconter, ses découvertes, ses réflexions, ses doutes… de temps à autre, on peut lui répondre en choisissant parmi plusieurs choix proposés, 2-3 la plupart du temps, et nos réponses vont avoir un impact sur l’humeur et la santé du captif. On peut aussi suivre en temps réel l’évolution de notre relation avec Quinn, grâce à un graphique nous montrant à quel point il nous fait confiance, plus la courbe sera élevée, plus il suivra nos conseils sans sourciller. Il faut malgré tout faire très attention à ce qu’on lui dicte, car un simple faux pas pourra le conduire dans un piège, et c’est bien souvent la mort assurée… (fort heureusement, si Quinn décède, il est possible de reprendre l’aventure au début du chapitre échoué, et non de zéro).

Parfois, notre protagoniste va trouver un objet d’intérêt ou une énigme à résoudre, c’est là que les phases de puzzle entrent en jeu : on quitte alors l’interface de messagerie et on observe Quinn avancer dans le complexe où il est captif, et lorsqu’il trouve un casse-tête, la tâche nous revient de le résoudre. La difficulté des énigmes augmente crescendo au fil des chapitres, et elles sont toutes différentes, demandant par exemple de recoller les morceaux d’une photo déchirée ou de deviner la combinaison d’une serrure, certaines d’entre elles vous donneront du fil à retordre, et préparez vous à rester bloqué un bon bout de temps face à un écran où rien n’a de sens au premier abord car aucun indice ne vous est donné, je vous conseille d’ailleurs fortement d’avoir un petit carnet à vos côtés pour pouvoir prendre des notes lors des puzzles des derniers chapitres, sous peine de tourner en rond pendant des heures… Il est aussi important de noter (pour les petits malins qui tenteraient d’aller chercher les solutions sur internet) que les énigmes sont souvent générées aléatoirement à chaque essai, elles ne sont donc jamais identiques, à vous et vous seul donc de vous creuser les méninges pour parvenir à les déchiffrer !

Le jeu présente des graphismes en 2D avec un pixel-art savamment maîtrisé, que l’on peut notamment admirer lorsque certains plans brefs en plein écran nous illustrent l’avancée de Quinn et de ses découvertes. L’interface de messagerie est très convaincante, à la fois dans son design que dans les bruits de clavier lorsque notre partenaire nous écrit, permettant ainsi de favoriser l’immersion du joueur, nous donnant l’impression d’être réellement en contact avec le captif que l’on peut observer grâce à une webcam en haut à droite de l’écran, on peut ainsi suivre ses sautes d’humeur puisque ses émotions sont bien retranscrites et communicatives, on pourrait en oublier que c’est un visage assez grossier composé de peu de pixels qui nous fait face tant ses mimiques semblent réelles.

La musique aide quant à elle à forger une ambiance mystérieuse, elle est très légère et répétitive, retranscrivant à merveille la fatigue de Quinn et ses efforts inlassables, bien que souvent vains, pour se sortir de sa situation, le jeu conseillant d’ailleurs avant de lancer chaque partie de porter des oreillettes ou un casque audio pour plonger dans cet univers à la fois glauque et singulièrement nostalgique.

STAY est une oeuvre onirique et psychologique aux multiples facettes, le titre joue sur la position de psychologue du captif pour aborder de nombreuses thèmes comme la dépression, la schizophrénie, les remords afin de brouiller les pistes quant à sa présence dans cette affaire mystérieuse. Mêlant énigmes et aventure, le jeu sait tenir en haleine et est hautement addictif, d’autant plus que même si l’on en décroche pendant un certain temps, Quinn continue d’avancer et son sort peut être modifié par notre absence, en même temps que son humeur. Les 24 chapitres peuvent être complétés en 5h environ si l’on prend le temps de comprendre là où le jeu veut nous amener, mais il faudra y rejouer de nombreuses fois si l’on souhaite voir toutes les fins proposées, celles-ci étant directement affectées par nos choix. Ces choix sont d’ailleurs comparés avec la moyenne des réponses de tous les joueurs à la fin de chaque chapitre, une connexion internet est donc obligatoire pour pouvoir jouer au jeu.

Quant aux énigmes, il faudra parfois s’arracher les cheveux pour parvenir à les résoudre (même si les développeurs ont décidé de les simplifier sur console par rapport à la version PC), avis aux amateurs de casse-têtes très complexes, ce jeu vous plaira sans aucun doute !

STAY est une petite pépite encore trop méconnue, et son portage sur Nintendo Switch est très aguicheur. Même s’il est assez difficile d’y jouer en mode portable hors de chez soi puisqu’il demande une connexion wifi permanente, il est beaucoup plus agréable de le découvrir dans son canapé que face à un écran d’ordinateur. Son système de jeu et son scénario nous poussent à vouloir le finir le plus rapidement possible sans jamais lâcher le pauvre Quinn, et les rebondissements de l’histoire savent nous couper le souffle. Les énigmes très ardues raviront les fans de puzzle, mais elles ne rebuteront pas non plus les néophytes puisque avec un peu de temps et de prise de notes il est tout à fait possible d’en venir à bout, notre curiosité nous poussant à les surmonter pour poursuivre l’aventure. Le jeu maîtrise également la rejouabilité à la perfection, car pour comprendre l’histoire dans son intégralité, il faudra être en mesure de débloquer les nombreuses fins sans mener notre partenaire à la mort. STAY est ainsi un must-have du jeu indépendant sur notre console, et il mérite un succès beaucoup plus grand que celui qu’il connaît aujourd’hui, nul doute qu’il sera redécouvert sous peu, son portage sur consoles de salon lui offrant une bien meilleure visibilité.

Test réalisé par Natingle42 sur une version offerte par l’éditeur
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