35 ans après le premier opus culte de Jordan Mechner, Prince of Persia The Lost Crown pointe le bout de ses épées affûtées sur PS5. Tout commence dans une Perse affaiblie devenant ainsi une proie facile pour les Kushans. En effet, ce peuple sanguinaire venu d’Orient dévaste tout sur son passage afin de s’emparer du royaume. Heureusement que cette terre en perdition peut compter sur une équipe dotée de différents pouvoirs hors norme capables du meilleur.

Vous prenez très vite le contrôle d’un d’eux, le bien nommé Sargon. Vous arrivez tant bien que mal à repousser l’attaque des Kushans, ce qui vous vaut d’être reconnu à votre juste valeur par le royaume. Notamment par le prince Ghassan qui a très vite identifié votre principal atout.

Mais pas le temps de fêter cette victoire car le Prince est rapidement enlevé par Anahita, mentor de Sargon. Simple ruse ou véritable trahison ? Impossible de le savoir. Vous devrez suivre leur trace au mont Qaf afin d’avoir des réponses qui mèneront inévitablement vers d’autres questions. 60 minutes se sont déjà écoulées et l’aventure ne fait que commencer…

Une forme olympique

C’est un athlète de haut niveau que nous dirigeons dans Prince of Persia The Lost Crown sur PS5. En effet, Sargon est d’une souplesse à faire pâlir n’importe quel gymnaste en plus d’être un excellent guerrier. Et il répondra à toutes vos sollicitations via la DualSense. Des sauts millimétrés aux combos d’épées (une touche suffit) entrecoupés de flèches, le gameplay est ciselé et ce ne sera jamais “la faute à la manette” en cas d’échec. Au fil de l’aventure, tous les boutons seront utilisés ce qui peut mener à s’emmêler les pinceaux dans certaines situations.

Pas de panique car les options permettent de mapper les touches à votre guise. Si la jauge d’Athra permet de lancer différentes attaques spéciales sur 3 niveaux, il est capital de bien saisir les différentes possibilités de garde. Et au pire, l’esquive (ou la fuite) sera bien plus salutaire qu’une attaque mal placée. Les défis d’Artaban vous apprendront tout ça.

Les parades de Sargon

La garde de Sargon (L2) demandera un petit temps d’adaptation car dès que vous l’enclenchez, elle ne reste pas indéfiniment. Un bon timing est primordial mais pas seulement puisque les ennemis lanceront différentes attaques qui ne pourront pas toujours être parées. Tout dépendra de leur couleur:

• Sans couleur: attaque normale, la garde suffit à la bloquer.
• Jaune: parer au bon moment déclenchera une contre-attaque de Sargon accompagnée d’une cinématique.

  

• Rouge: attaque imparable. L’esquive (R2) sera une bonne solution, mais pas toujours. Donc fuyez comme vous le pouvez !

Voilà de quoi partir à l’aventure avec les bases. Mais il vous manque les pouvoirs du Temps afin de parcourir l’intégralité du mont Qaf. Et bien on en reparle dans le contenu puisqu’ils sont intimement liés à celui-ci.

Sargon dans tous ses états (d’âme du guerrier)

Au gré de votre évolution, les ennemis rendront Sargon en feu, empoisonné et bien plus encore. Ce changement d’état ralentira vos techniques d’attaque, tout en vous rendant encore plus vulnérable aux partis d’un décor inamical. Mais bonne nouvelle, les ennemis sont aussi sensibles à ce décor. Si au début on ne sait pas trop comment en profiter, l’acquisition des pouvoirs du Temps permettra d’éveiller votre cruelle créativité. Pensez donc à tester un peu tout !

Un prince ancienne génération

Si Prince of Persia The Lost Crown brille pour son gameplay, sa prestance sur PS5 laisse un arrière-goût d’old gen. Faisons la différence en direction artistique et exécution de celle-ci. Les décors représentant la mythologie perse sont plaisants, rien à dire là-dessus. Tout comme le design des divers ennemis se renouvelant à chaque nouvelle zone du mont Qaf. Et certaines sont une belle réussite au niveau design comme la Mer déchaînée.

Mais on ne peut s’empêcher de se dire que la PS5 peut largement mieux faire. C’est à se demander si la version de base n’est pas celle de la preview. Hormis des éclairages plus clairs et des textures plus fines, il manque un surplus de magie lors de certaines scènes. D’autant plus que ce petit rendu “cartoon” des personnages reste trop simpliste lors d’évènements tragiques.

En revanche, la fluidité du jeu (60 fps voir 120 si votre écran est compatible) est épatante quoiqu’il arrive ! Et il faut bien ça pour assurer des combats dynamiques tout comme des moments de plateforme plus ou moins stressants. Décidément, en cas d’échec le moteur du jeu ne sera pas à blâmer. Il faudra donc vous remettre en question.

Une sonorité aux influences orientales

Aussi ancien que puisse être le royaume de Perse (-2500 ans environ), Prince of Persia The Lost Crown sur PS5 propose une bande-son mixant instruments orientaux traditionnels et modernes (guitare électrique en tête). Pour un résultat détonnant puisque l’immersion est une réussite. Il est cependant recommandé de vivre l’expérience au casque ou bien de diminuer le son des effets sonores. Non pas parce qu’ils nuisent à l’expérience, mais pour mettre en avant des musiques collant parfaitement à chaque instant de l’aventure. Du côté des voix françaises, on sent l’implication des doubleurs mais pas pour tous les personnages. L’ensemble reste tout de même bon pour nos oreilles même si la synchronisation labiale est en dent de scie.

Le mont Qaf en menu ou à la carte

Prince of Persia The Lost Crown sur PS5 propose 4 niveaux de difficulté (d’Apprenti à Immortel, changeable à la volée si besoin) puis une totalement personnalisable. Libre à vous de vous faire une aventure sur mesure afin de coller à vos envies ou capacités.

Rajoutez à cela diverses options d’accessibilité allant du contraste élevé à l’aide plateforme (les phases complexes de saut seront évitées) ou encore le dégel automatique de votre personnage. De ce fait l’aventure se voit ouverte au plus grand nombre, entrainant inévitablement un temps de jeu bien différent pour voir le bout de l’aventure. Cet écart sera encore plus creusé afin d’obtenir le 100%. En mode guerrier (normal), il faut compter une bonne vingtaine d’heure pour clore l’histoire, plus pour la complétion. Maintenant que vous savez cela, l’explication qui suit n’aura pas le même impact suivant votre mode de jeu.

À l’épreuve du Temps

Dans son déroulement normal, le style metroidvania colle parfaitement à Prince of Persia The Lost Crown sur PS5. D’abord la carte peut être enrichie par différents marqueurs ou photos, vous permettant ainsi de noter les endroits à visiter plus tard. La sauvegarde auto s’effectue à chaque arbre Wak-Wak qui sert également de point de retour en cas de Game Over. Comme ces derniers risquent d’être nombreux, équipez vous en amulettes (améliorables à la forge de Kaheva) suivant vos forces ou faiblesses. Car la difficulté monte crescendo dès que vous obtenez un nouveau pouvoir du Temps.

En plus de débloquer l’accès à une nouvelle partie de la map, les pouvoirs sont la clef de toutes les énigmes du mont Qaf. Tout sera une question d’observation puis de timing afin de surmonter les épreuves. Et c’est une véritable réussite tant tout s’enchaine avec fluidité et cohérence. Oui, il y aura des passages ardus qui demanderont un skill aiguisé.

Mais chaque passage passé procure une très bonne sensation. Pour toujours évoluer vers l’inconnu puisque les ennemis se renouvellent à chaque fois (leurs patterns aussi) et les développeurs n’ont pas hésité à être un peu vicieux afin de nous surprendre. Les boss bénéficient également d’un traitement efficace, n’hésitant pas à nous attaquer de toutes parts alors que nous restons sur un plan 2D. Donc oui, on voit le Game Over souvent. Mais on y revient toujours tant la progression est savamment orchestrée. Et puis un tour à la forge ou à la boutique afin d’échanger des consommables contre un meilleur équipement vous fera le plus grand bien. Il y a toujours un point de voyage rapide à proximité pour vous faciliter cette tâche. Encore faut-il le trouver !

Super saiyan Sargon

Même si Prince of Persia The Lost Crown offre un excellent déroulement avec bon nombre de secrets à dénicher ainsi que des références aux anciens opus mais aussi un peu à la culture vidéoludique, le côté super saiyan de Sargon (et d’autres) saute aux yeux. Son kamehameha pouvoir d’Athra de niveau 3 devrait vous convaincre. Le jeu offre des moments épiques voir grandiloquents bienvenus. Sauf que le moteur graphique peine à nous en mettre plein les yeux. L’histoire se révèle être classique mais bien menée où chaque personnage (pnj compris) aura toujours son quart d’heure philosophique à transmettre.

Le ton est toujours bienveillant ce qui apaise nos nombreux échecs. Après tout un immortel ne renonce jamais: il évolue au fil du temps.

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